Conceptrice Margo Gravel-Provencher

​  CONCLUSION

 «  Une théologie qui naît de l'expérience de foi est non transférable »
​ Jean-Claude Petit, théologien

                                                                                                                      
En conclusion de mon dernier volume intitulé Ami.e.s et Apôtres. Nouveau regard de foi pour l'unité visible entre l'Orient et l'Occident, je réitère que ce dernier se veut un « complément » à l'ensemble de mes recherches théologiques.    Dès lors, Je souhaite rappeler le 'lieu théologique' où cette expérience de foi première ma conduite.   Vécue dans la prière spontanée, cette expérience spirituelle première m'a conduite après des années d'études et de foi en la Parole reçue, vers le lieu théologique recherché. Ces prières vous sont présentées à la section Visée théologique et expérience de foi, « Bible et ecclésiologie ». Aussi, je crois profondément à l'Accomplissement de la Parole reçue qui tout au cours de ma vie familiale m'a soutenue dans ce parcours spécifique: engagement pastoral en paroisse (Présentation de la Vierge Marie), enseignement à la formation des catéchèses paroissiaux (collège Marie-Victorin),  animation pastorale auprès des étudiantes et des étudiants de Secondaire 1 et 2 à la Cité des Jeunes, Dorion-Vaudreuil . À cet effet, ce premier engagement ecclésial en pastorale du baptême paroissiale m'a conduite, dans un premier temps, vers la nécessité de comprendre ma foi chrétienne, au point d'entreprendre des études théologiques. Et celles-ci m'ont conduite d'un baccalauréat spécialisé en théologie à la maîtrise et la publication de mes recherches théologiques doctorales tel que suggéré par Monseigneur Lionel Gendron et par le théologien Guy Lapointe, o.p. Ce volume s'intitule ​La Déclaration Inter Insigniores. Analyse et prospectives à partir de la pensée de Hans Urs von Balthasar, AGGÉE, ​2010, 342p. En ce lieu, von Balthasar présente les fondements du sacerdoce et de l'épiscopat comme suit: « Par la force de l'Esprit-Saint qui donne le sacerdoce, accorde-lui, comme aux Apôtres, le pouvoir de remettre les péchés » (Théologique, Esprit de Vérité, p. 338). 

​Dès lors, j'aimerais rappeler que dans un premier temps,  un mémoire de maîtrise en théologie précède mes engagements pastoraux scolaires.  Acceptée comme 'thèse' à la maîtrise en théologie à la Faculté de théologie de l'Université de Montréal (1990), elle fut présentée sous la thématique suivante:   La spiritualité sacerdotale mariale au 17e siècle français d'après la pensée de saint Louis-Marie Grignion de Montfort. Désirant actualiser la dévotion de mon enfance, je voulais devenir Apôtre mariale à la suite de Montfort. De là découle l'importance du Traité.  Je considérais ce traité présent depuis l'enfance comme un traité populaire de la dévotion mariale.  Toutefois,  l'analyse le situait dans le contexte de son époque, telle l'École de spiritualité française ou école bérullienne. Dès lors, une ouverture inattendue apparut. Le Traité de la Vraie Dévotion mariale révélait son contenu totalement liturgique: Marie,  présence spirituelle dans l'entièreté de la Liturgie eucharistique: « Mangez mon pain qui est Jésus, dit-elle, et buvez le vin de son amour » (cf, VD 208), ce Fils né d'une femme mariée, la Vierge Marie  (ASE 109). À cet effet et selon le renouveau biblique de notre Église, j'offrais une nouvelle perception du couple de l'Alliance, Marie et  Joseph. Tous deux acquiesçant à la volonté divine prénommaient l'Enfant, Jésus, selon les récits lucaniens et matthéens.

Au doctorat, l'analyse de la trilogie balthasarienne, présentée en 16 volumes, me permit de saisir le 'point de départ' de la théologie balthasarienne. Dans son esthétique théologique,  Balthasar considère le Beau comme lieu premier de l'analyse du Bon et du Vrai.  Tout ceci se percevait davantage lorsque le pape Jean-Paul II convoqua à Rome un symposium sur la 'mission ecclésiale' de Madame Adrienne von Speyr  co-fondatrice de l'Institut St-Jean et co-auteure de l'Oeuvre balthasarienne.  On doit à saint Jean-Paul II, l'intégration des publications de cette dernière au 5e et dernier volume de la Dramatique Divine, deuxième partie de la trilogie balthasarienne. Cette intégration de la pensée de Mme Adrienne von Speyr couvre dans le texte les 2/3 du volume Dénouement. Pour cette intégration,  saint   Jean-Paul II reçoit  en audience privée le théologien Hans Urs von Balthasar (Cardinal Marc Ouellet, 2017 au deuxième symposium sur la pensée d'Adrienne von Speyr. ) Tel qu'indiqué dans mon volume sur la pensée de Hans Urs von Balthasar, ce dernier précise les aspects fondamentaux de leur oeuvre commune : « Quiconque désirera trouver ce qui est d'Adrienne ou de moi n'y parviendra pas, écrit Balthasar.   Mon volume poursuit-il, prouvera que ce n'est en aucune façon possible, ni en ce qui concerne la théologie, ni en ce qui concerne la Communauté commencée. ». L'Institut St-Jean, genèse et principes, 1986, 9. 

Toutefois je dois à mes études doctorales siegwaltiennes, ma première 'attention théologique' à l'expérience personnelle vécue : soit par l'analyse sur la « révélation à sainte Thérèse d'Avila » ou dans ma propre expérience de foi.  Ce séminaire de recherches doctorales d'un an fut présenté  à la Faculté de théologie de l'Université de Sherbrooke.   Cette pensée envers sainte Thérèse d'Avila est  inscrite dans mon deuxième volume intitulé: Agathe de St-Perre. Propriétaire du Domaine de la Présentation (1685-1691). Un Acte d'échange à redécouvrir : « aux sources d'une cité et de la spiritualité qui l'a vu naître comme lieu d'interpellation ». La Présentation de la Vierge est aussi le  lieu de mon premier travail ecclésial, administratif et pastoral (1978-1984). En ce lieu, la fête de la Présentation de la Vierge Marie corrobore la pensée de saint Louis-Marie Grignion de Montfort tout en introduisant les fondements de la fête liturgique sacerdotale des Messieurs de Saint-Sulpice, fondateurs de Villemarie. Redécouvrant le point d'ancrage de notre Cité, socialement une femme apparaît et peut être rétablie dans les Armoiries de notre cité: Mlle Agathe de St-Pierre est l'unique propriétaire du Domaine de la Présentation et non son futur époux Pierre Le Gardeur de Repentigny qu'elle épousait quelques mois après les transactions conclues.  Au moment de la transaction, Agathe fiancée effectue l'Acte d'échange entre ce Domaine de la Présentation des Messieurs de Saint-Sulpice et les terrains qu'elles possédaient à Villemarie depuis la mort de ses parents, dans sa tendre enfance. Dans ce volume, d'autres femmes sont aussi présentées: sainte Marie-Madeleine, l'Apôtre des apôtres (Occident), l'apôtre-égale-aux apôtres (Orient);  sainte Cécile, fondatrice d'une église au IIe siècle (concile de Mansi). Ces saintes sont très importantes aussi pour notre famille car, deux de mes petits-fils sont nés en leurs jours d'anniversaires liturgiques. Le troisième naît au jour fondateur de notre Cité. Grâces, co-incidences , simples observations !

La quête des  fondements en théologie siegwaltienne soutient les aspects fondamentaux de toute nouvelle affirmation de foi. De ce lieu théologique, celle-ci devient alors l'objet de ma propre quête.   « Les formes de l'attestation scripturaire de la foi sont, dit le théologien Siegwalt,  la prédication fondatrice de la révélation de Dieu, son actualisation dans la prophétie et sa fondation dans la doctrine et dans l'un et les autres, la prière à Dieu et le service au prochain » (G.S. Tome 1, 262).  De là, découle le tableau présenté sous la thématique Visée théologique de mon expérience de foi: des Paroles reçues dans la prière inspirée,  aux textes bibliques de la Première et de la Seconde Alliance les justifiant. Il ne s'agit pas ici de la méthodologie des « Exercices spirituels de saint Ignace », mais d'une  prière d'abandon et de la réception des paroles qui s'imprégnaient en moi, telle l'inspiration des poètes et poétesses.  Ayant constamment fait parvenir l'évolution de ma pensée aux dirigeants de l'Église catholique romaine, québécoise et canadienne,  je reçus de la part de l'Église des remerciements pour l'apport de mes travaux et la réception de ma vie de foi.  En deux temps distincts, je reçus deux volumes de la part de S.S. le pape Benoit XVI, devenu lors de la publication de mon deuxième volume, notre pape émérite. Mon premier volume provenant de mes travaux théologiques balthasariens lui fût remis lors de la canonisation de saint Frère André. Venue à Rome lors de ce moment particulier, je le déposais à la poste vaticane en deux exemplaires. 

C'est ainsi que  peu à peu, je découvrais le lien indissociable entre mon expérience de foi et les fondements du sacerdoce ministériel chez S.S. le pape Jean XXIII, tel que cité par S.S. le pape François.  En même temps, j'y voyais cet essentiel de la vie sacerdotale proclamée dans l'homélie de S.S. le pape Benoit XVI lors de son 60e anniversaire de vie sacerdotale: « Je ne vous appelle plus serviteurs, servantes, mais ami.e.s », Jn 15, 15-17.  Cinq ans se seront écoulés lorsque le doyen du collège des cardinaux repris cet essentiel johannique sacerdotal lors du 65e anniversaire de vie sacerdotale de notre pape émérite ( S.E. le cardinal Angelo Sodano).

Publié tel que  déjà cité sous la thématique : Ami.e.s. et apôtres. Nouveau regard de foi pour l'unité visible entre l'Orient et l'Occident, vous devinez  ma joie lors de la Prière oecuménique du 25 janvier 2021 présentée par le Conseil pontifical pour l'unité des chrétiennes et des chrétiens.  En ce lieu,  toutes les religions chrétiennes s'unissaient avec les diverses églises, dans la réciprocité femmes et hommes, uni.e.s dans une prière commune.  Je fus particulièrement touchée au moment fort de la célébration d'entendre par télédiffusion,   l'Évangile proclamée par S.S. le patriarche d'Antioche et autres lieux (Syrie et péninsule arabe),  S.E. l' Archevêque M. Dionysius John KAWAK ​ selon Jean 15, 1-17. En ce lieu s'unissaient l'Orient et l'Occident.  On y retrouvait alors non plus uniquement l'un des textes fondamentaux pour le dialogue luthérien-catholique romain tel qu'inscrit en dernière analyse de ce « volume-complément », mais aussi le texte-source de l'ordination sacerdotale déjà décrit par les papes qui se sont succédés depuis le Concile Vatican II. Pour moi, personnellement, se confirmait aussi ce qui m'habite profondément depuis ces jours où, dans un acte d'abandon total au Christ Jésus (24-12-1977), ces paroles évangéliques se gravaient au fond de mon coeur: Je te reçois comme amie et apôtre auprès des hommes. Aujourd'hui,  plus de 40 ans après cette expérience première, vécue dans l'Esprit trinitaire de notre foi, je voyais de mes yeux l'Accueil de cette Évangile johannique, cet essentiel de la vie sacerdotale, vécue lors de l'ordination sacerdotale.

Remerciant le Seigneur Jésus pour la PAROLE REÇUE, je terminerai ici par un rappel de  quelques moments qui ont soutenu ma vie de foi en l'Église où je suis née selon la contextualité du Concile Vatican II.  Il est possible de retrouver le Jésus johannique dans une théologie de la réception: « Je vous appelle mes ami.e.s car Je vous ai donné tout ce que j'ai reçu de mon Père  (Jn 15, 13-17). De là jaillit l'importance du 'Notre' Père enseigné par Jésus par ce passage du Je au Nous.

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                                                               Vers une théologie ministérielle inclusive de la réception

Tableau 6 : 24-01-1978:    ​

Seigneur Jésus, par la puissance de ta croix, je te DEMANDE de bien vouloir accorder à mon frère, ma soeur, la demande qu'elle te fait présentement (...)  Moi, Jésus, j'accorde à ton frère, ta soeur, ma Parole, ma Puissance et ma Paix (...)   Au nom de Jésus, je vous libère de toutes vos fautes passées et je vous accorde la grâce de libération....

Tableau 7. 15-03-1978 :  C'est toi que j'ai choisie pour répandre Ma Parole dans les Assemblées afin que les gens croient par Ta foi, lis Hébreux p. 1645.   ​(j'ouvre spontanément la Bible oecuménique TOB à la page 1645, c'est le début de la Lettre aux Hébreux)

Merci Seigneur Jésus.
​(c) Margo Gravel-Provencher, théologienne, 30/31 janvier 2021.
Revu 26 avril 2021.
Ndlr:  Pour ce qui concerne ce qui est mis en exergue.  Cette parole du théologien m'a soutenue  dans ce parcours particulier afin d'y découvrir son lieu théologique.
Ndlr:  En 1979, les responsables du Congrès  charismatique 1979 me demandait de créer ce 'poster' en tenant compte de certaines données: la thématique, l'ouverture du Stade Olympique, la présentation de l'Alliance.  Dès lors, comment présenter Jésus sauveur sans la croix du Ressuscité.  Dans la prière, je concevais ce 'poster' selon les critères exigés.

                                                                                                                    « Quand je serai élevé de terre, j'attirerai tout à moi ».