I: La question du ministère ordonné, un débat fondamental pour la reconnaissance des Églises chrétiennes à partir des concepts du Christ-époux et de l'Église-épouse, par Margo Gravel-Provencher, théologienne
Mémoire no T009 présenté à la Commission consultative du synode de l’Église de Montréal, Région pastorale OUEST, 15 mai 1996 15h30
Introduction
PROPOSITIONS au Synode
Introduction:
Membres de la Commission synodale,
De plus en plus, l’éducation de la foi au sein de notre société s’effectue par l’engagement d’hommes et de femmes mariées. L’évolution de notre société reconnaissant à tous et à toutes la même dignité, de fils et de filles de Dieu en Église, demande l’ordination au ministère eucharistique pour ces engagées ecclésiaux. Lors de la rencontre des « femmes » avec l’archevêque de Montréal le printemps dernier à l’Oratoire St-Joseph, M. le cardinal Jean-Claude Turcotte exprimait ce voeu: « Ce que je veux entendre au Synode, dit-il, c’est ce que l’Esprit a fait en vous ». C’est afin de répondre à cette attente que je me présente devant vous dans la réciprocité de la question, membres de la commission synodale. Dans un temps où la mystique semble détachée de la théologie pour plusieurs de nos contemporains et de nos contemporaines, il est bon de retourner aux maîtres du passé pour en découvrir toute l’acuité. La tradition ecclésiale porte en elle des « fruits savoureux», en ce temps de renouveau ministériel.
Je vous présente ce mémoire en deux parties qui s’interpellent mutuellement puisqu’il m’est impossible de détacher mes recherches de mon expérience de foi. Dans la première partie, je tenterai d’expliciter ce qui fut considéré comme un appel au ministère par mes maîtres à penser, les théologiens de la Faculté de théologie de l’Université de Montréal. La seconde partie présente l’évolution des concepts ministériels de l’Église-épouse et du Christ-époux par une interpellation renouvelée de la spiritualité mariale des fondateurs de communautés sacerdotales au 17e siècle français: spiritualité bérullienne qui se laissait inspirée par l’ecclésiologie du Carmel espagnol. Pourquoi questionner la Tradition? Pourquoi retourner à l’histoire ecclésiale? Possiblement, parce que la « spiritualité » sacerdotale devient « phare dans la nuit » lorsqu’elle suscite chez le pape Jean-Paul II, une lumière nouvelle qui favorise « l’entrée de la femme dans l’état clérical », pour une possible ouverture oecuménique.
1- Entendre, ce que l’Esprit a fait en vous, femmes en Église?
Cette question de notre archevêque m’incite à présenter mon expérience de foi par l’intermédiaire du présent synode. Je la présente par solidarité avec toutes celles qui ont crû, à un point tel, qu’elles « laissèrent tout pour suivre le Christ », par une formation théologique jugée nécessaire pour cet engagement pastoral. Tel que le soulignait S.S. Jean-Paul II dans sa Lettre adressée aux femmes, c’est dans un esprit de dialogue que je vous transmets les événements qui m’ont conduite à demander d‘une façon non équivoque l’ordination au ministère. Je sais que cette déclaration peut vous sembler audacieuse dans le contexte actuel d’une non-accessibilité de la femme au ministère dans l’Église catholique romaine. Toutefois, les motifs qui me conduisent à vous révéler cette proximité de Dieu dans ma vie, je les révélais progressivement à ma famille, au curé de ma paroisse lors de mon engagement ecclésial, aux théologiens lorsque je désirais comprendre davantage cette expérience de foi, pour finalement la confier officiellement « aux dirigeants » de notre Église, à la demande du curé de ma paroisse de La Présentation-de-la-Vierge, Dorval (1995). Il va s’en dire que je ne peux tout présenter dans ce bref exposé.
De là jaillit cette interrogation: comment en vient-on à présenter une demande d’ordination au ministère lorsqu’on est femme, et en plus, femme-mariée? Ceci ne se fit pas sans peine. Bien qu’elle émerge d’un désir d’enfance, je peux situer les événements qui favorisèrent cette prise-de-conscience nouvelle. Assistant au congrès charismatique de 1976, contemplant la présence de Jésus-ressuscité dans l’eucharistie, je percevais son esprit de service envers tous. Un an plus tard, je serai interpellée dans ma foi et j’offrirai ma vie au Seigneur. « Dire oui au Christ », c’est voir cette réponse s’actualiser. Comm-unier au Christ, c’est aussi vivre en sa présence depuis ce premier novembre 1977 (1), dans l'expérience spirituelle et dans les évènements. Toutefois, s’il semble dans un premier temps que tout a commencé en ce jour, les divers événements qui confirmaient mes recherches théologiques m’invitaient dans un deuxième temps à prononcer ces paroles bibliques: « Dès le sein de ta mère, je t’ai consacrée, je t’ai appelée par ton nom et je t’aime ». Aujourd’hui, je saisis davantage les intuitions qui étaient miennes en ce jour, intuitions qui m’ont permise de com-prendre (2) les fondements du sacerdoce du Christ (3), selon la Lettre aux Hébreux, dans sa vie, sa mort, sa résurrection (intuitions bibliques: 01-11-1977/29-03-1978).
En septembre 1978 (4), je débutais en service pastoral et administratif à la paroisse La Présentation de la Vierge pour une période de six ans. L’animation en pastorale du baptême demandait une formation théologique. Venue à la théologie pour un certificat, je terminerai par des études post-maîtrise. Le mémoire de maîtrise présenté à la Faculté des études supérieures (théologie) de l’Université de Montréal s’intitule: « La spiritualité sacerdotale mariale au 17e siècle d’après le dernier des grands bérulliens, saint Louis-Marie-Grignion-de-Montfort». À l’école des mystiques (5), je saisissais davantage leur vénération de celle qu’ils associaient déjà au sacerdoce ministériel. Guidée par l’Esprit, je percevais davantage le sens profond de la spiritualité sacerdotale (christologie, mariologie, joséphologie) des maîtres de l’école bérullienne: Bérulle, Olier, Montfort. Tous ces fondateurs se reconnaissaient en Marie ou en Joseph dans le service du Christ Jésus et de son Église: Marie, reine du clergé, Marie modèle du prêtre, Joseph modèle du prêtre, Marie et le prêtre/époux du Père dans le Christ Jésus; Marie et le prêtre/époux de l’Esprit. Les fêtes liturgiques devenaient lieu d’engagement presbytéral. L’une d’elle mérite d’être soulignée puisqu’à Saint-Sulpice, en la fête de la Présentation de la Vierge -Marie-au-Temple, les prêtres « entraient dans l’état clérical » ou renouvelaient « leurs engagements sacerdotaux». Sous l’hymne à la Vierge-prêtre , ils s’engageaient au service du Christ-prêtre en son Église (6).
Toutefois le renouveau de la liturgie, le renouveau biblique et théologique du Concile Vatican II m’inspiraient une nouvelle symbolique du ministère par le passage de la symbolique Marie/église-épouse au couple de l’Alliance, Marie/Joseph/Église-épouse dans le Christ Jésus (7). Désireuse d’approfondir ces spiritualités, je poursuivais mes études à l’Université St-Paul d’Ottawa. L’unique séminaire de recherche d’un an présentait saint Jean-de-la-Croix. D’un acte d’abandon personnel du ministère à Dieu, en la fête de saint Jean-de-la-Croix quelques années plus tôt, celui-ci me guidait vers la compréhension du concept sanjuaniste de l’Église-épouse. En cette année de grâce (8), je devenais ministre extraordinaire du baptême de mon petit-fils Martin, le 13 novembre 1994, autorisée par l’évêque qui régit mon lieu de travail comme animatrice de pastorale scolaire au secondaire, monseigneur Robert Lebel.
Aux jours anniversaires (9), je serai guidée vers la reconnaissance de l’Église envers le couple de l‘Alliance nouvelle par l’indissociabilité entre le je-sujet et le nous-ecclésial.
II. Entendre ce que l’Esprit a fait en vous l’Église?
Pour comprendre notre propre devenir, il faut parfois effectuer un retour en arrière pour découvrir toute la splendeur d’un temps particulier de l’histoire. J’aimerais rappeler aux membres de cette commission, un événement particulier dans le domaine des Arts. Lors de l’exposition sur la peinture du « Grand Siècle » au Musée des Beaux-Arts de Montréal en 1993, Jacques Thuilier soulignait l’importance du renouveau de la recherche historique: « au moment où l’initiateur du projet réunissait l‘exposition de 1958, écrit-il, on peut dire que la connaissance de l’art français, tout particulièrement dans le domaine du 17e siècle, n’était guère sortie d’un état pré-scientifique » (10).
Pour nous peuple québécois, notre enracinement religieux jaillit du coeur de la France dans sa dévotion mariale motfortaine; dévotion qui dans un premier regard devient dévotion populaire. Combien d’entre nous ont vécu du leitmotiv christique de saint Louis-Marie-de-Montfort: « Tout à Jésus par Marie ». Toutefois, combien peu reconnaisse l’originalité de cette spiritualité sacerdotale du Traité de la Vraie Dévotion à la Ste-Vierge, qui dès le 18e siècle apportait les fondements jugés nécessaires à l’ordination de la femme (11). Tel est le sens profond, selon mon analyse, de l’argumentation mariale liturgique du Traité (12): « des ministres du Seigneur, de l'un et de l'autre sexe », soutiendra le réformateur (VD 56.114). Notre époque a besoin de maîtres, de témoins de la foi. Tout comme dans le domaine des arts, les exigences d’une analyse scientifique favorise l’évolution. Par un retour aux sources de la mystique, il devient possible d’entendre (13) théologiquement ce que signifiait pour les réformateurs et les réformatrices du Carmel, sainte Thérèse d’Avila et saint Jean de la Croix, le sens du mariage spirituel, des épousailles dans le Christ sous la spiritualité du Christ-Époux et de l’Église-âme-épouse, sous le symbole marial (14). Dans ce temps de renouveau, ces nouveaux concepts deviennent porteurs de fruits lorsque S.S. Jean Paul II (15) reprend cette spiritualité en effectuant le passage de la symbolique de l’Église-Marie-épouse pour reconnaître le couple Marie/Joseph symbole de l’Église-épouse. Dans l’exhortation apostolique Redemptoris Custos (16), le pape présente comme suit cette reconnaissance de l’Église:
Dans la liturgie, Marie est célébrée comme « unie à Joseph d’un amour sponsal et virginal. Il s’agit en effet de deux amours qui représentent ensemble le mystère de l’Église, vierge et épouse (17) dont le mariage de Marie et de Joseph est le symbole (...) Le mariage et la virginité sont les deux manières d’exprimer et de vivre l’unique mystère de l’Alliance de Dieu avec son peuple, qui est la communion d’amour entre Dieu et les hommes (18).
Tel est le mystère de l’Alliance! N’y a-t-il pas lieu de découvrir par cette reconnaissance du mariage de Marie et Joseph, les fruits attendus par le pape Jean XXIII dans son désir de renouveau de la chrétienté. Dans le décret de la Congrégation des Rites du 13 novembre 1962 (19), il est stipulé que:
S.S. Jean XXIII, après avoir déclaré saint Joseph protecteur du IIe concile du Vatican a, de son propre mouvement, voulu que son nom soit invoqué dans le canon de la messe comme un souvenir et un fruit attendu de ce même Concile. Par l’intermédiaire du cardinal secrétaire d’État, il a porté cette décision publiquement à la connaissance des Pères du Concile réunis en la basilique vaticane, le 13 novembre 1962, ordonnant que cette prescription serait appliquée à partir du 8 décembre de la même année.
33 ans se sont écoulées depuis!
Conclusion
En terminant, j’aimerais reprendre les paroles de la première évangile qu’il me fut donnée de proclamer lors de la messe des finissants et des finissantes de la Faculté de théologie de l’Université de Montréal, en l’église St-Albert-le-Grand: « Levez les yeux et regardez; déjà les champs sont blancs pour la moisson! Déjà le moissonneur reçoit son salaire et amasse du fruit pour la vie éternelle, si bien que celui qui sème et qui moissonne se réjouissent ensemble (...). Je vous ai envoyées moissonner ce qui ne vous a coûté aucune peine; d’autres ont peiné et vous avez pénétré dans ce qui leur a coûté tant de peine » (Jn 4, 35-39). Tel est l’Oeuvre de l’Esprit pour l’évolution ministérielle de notre Église. Aussi, je souhaite que ce bref exposé favorise le questionnement de nos contemporains et de nos contemporaines. Par le déplacement accompli dans l’exhortation apostolique Redemptoris Custos, il devient possible d’entendre théologiquement ce nouveau symbole de l’Église, vierge et épouse, représenté par le mariage du couple de l’Alliance, Marie et Joseph, pour l’ouverture du ministère et la reconnaissance oecuménique des Églises chrétiennes (19).
PROPOSITIONS
Le ministère ordonné, un débat fondamental pour la reconnaissance des Églises chrétienne dans notre société à partir des concepts sponsaux de l’Époux et de l’Épouse.
Attendu:
Considérant:
Je propose à note Église de devenir « phare dans la nuit » :
MEMBRES DE LA COMMISSION,
JE VOUS REMERCIE POUR VOTRE ÉCOUTE.
1.En la fête de la Toussaint, 01-12-1977. Je découvrirai progressivement ce que signifie cette comm-union des saints et des saintes...
2.Sens théologique: se comprendre en regard du Christ et de la foi chrétienne; se prendre avec. Com-prendre ce n’est pas faire abstraction de soi.
3 Aggée 2, 20 et ss; le temple de son corps (Jn 2,21); la samaritaine (Jn 4); He et Evangiles de l’Enfance.
4 Interpellée par l’homélie du 24-09-1978, je rencontrais le curé de a paroisse à la demande d’un frère de la communauté montfortaine. J’entrerai au service de la Fabrique suite à cet entretien.
5 Pendant la messe de béatification (1989) de Mère Marie-Catherine de Saint-Augustin, co-fondatrice de l’Église canadienne, je percevais pendant l'évangile « du dernier repas de Jésus » selon saint Jean, le parallélisme que le père de Montfort établissait entre le rôle de Marie et celui du prêtre: « Prenez mon pain qui est Jésus et buvez le vin de son Amour » (VD 208). Le schéma totalement liturgique de son argumentaire s’éclairait alors d’une lumière nouvelle.
6 Jean-Jacques Olier, Vie intérieure de la Très Ste-Vierge, Th II, Rome, Salviucci, 1866,pp. 419, 493-494. Voir aussi le tableau qui représente cette spiritualité sacerdotale dans la chapelle du Grand Séminaire de Montréal; Archives de Montréal remis par M. Bruno Harel.
7 Cantius MATURA, o.f.m. Projet d’une messe en l’honneur du mariage de Joseph et de Marie, Cahiers de joséphologie, vol. X, n. 1: janvier-juin 1962, Centre de recherche et de documentation, Oratoire Saint-Joseph, Mtl, n.1: « lors de la journée d’étude du 10 juin 1961, le père Georges Ponton, c.s.c. avait présenté un relevé, (...) des messes et offices composés en l’honneur des Épousailles de Marie et Joseph en divers lieux de la chrétienté (10-06-1961 est aussi le jour de notre mariage à mon époux Pierre et moi)
8 Maurice Boutin, c.sc. théologien dans: Cours sur le Dieu de chrétiens, présente « l’en même temps » entre la théologie et la mystique comme présence de Dieu (dossier de cours, llAl:211); cf. Pierre Theilard de Chardin, Être plus, Seuil, Paris, p. 11: « Par hasard, aujourd’hui, en la fête de la Transfiguration du Christ »; cf, saint Augustin « Quelles heureuses coïncidences que cette lecture, Seuil, Paris, pp. 10. 288. 552; cf. « Docteur de l’église » dans Oeuvres de saint Augustin, Desclée, 1969, no 71, Homélie II, p. 583 (je suis ministre de la Parole au baptême de mon petit-fils Alex,au dimanche consacré à l’Oecuménisme, 19-01-1992 et la liturgie du jour est consacré à l’envoi en mission apostolique, Mt 28, 19 et ss.). Il faut noter que j’ai reçu ces paroles au fond du coeur, dans une prière inspirée (24-11-1977).
9 voir note 7. Le 10 juin 1961 est aussi le jour de notre mariage en la paroisse Ste-Rose-de-Lima, Laval, QC. Je découvrais l’étude effectuée en ce jour par les josephologues en regard du mariage de Marie et de Joseph dans la liturgie.
10 Jacques Thuillier dans Catalogue de l’exposition, p. 20.
11 voir note 5.
12 Le Traité ayant été perdu et retrouvé plus de 100 ans après sa mort, le 29 avril 1842, il est possible que cette spiritualité sacerdotale ministérielle se soit perdue. le «...» est un ajout du 17-07-2014.
13 Saint Jean-de-la-Croix, Oeuvres, « dans la contemplation, l’entendement reçoit la connaissance de Dieu (M.C.2, 8.6); la Sagesse de Dieu est l’objet de l’entendement » (VFB 3, 19).
14 Oeuvres de sainte Thérèse d’Avila: « En l’octave de la fête de saint Martin, le Seigneur apparaissait à Thérèse, le 18 novembre 1575 et lui déclarait: « À partir d’aujourd’hui, tu sera mon épouse , mon honneur est le tien et ton honneur est le mien»; cf. Oeuvres de saint Jean-de-la-Croix, Cerf. Paris, 1990, C.S. 36,5: Docteur de l’Église universelle, d’une Église dont il a parlé en premier comme Épouse du Christ », p. 31. En ce lieu, la tête et le corps du Christ sont indissociables: « ces paroles que le Fils lui-même, disait à son Père Éternel et que saint Jean nous a rapportées: « Tout ce qui est moi est à toi, et tout ce qui est à toi est à toi (Jn 17, 10).... « Le Christ, qui est la Tête (Col l,18) n’a point parlé en son nom seulement, mais au nom de son corps mystique tout entier qui est l’Église (Col l, 24) (revu le 17-07-2014).
15 Disciple de saint Jean de la Croix, Karol Wojtyla lui consacre sa thèse de doctorat intitulée, La foi selon saint Jean de la Croix, Cerf, 1990.
16 Cette exhortation apostolique fut écrite, deux mois après le dépôt de mon mémoire; Mémoire déposé le 28 août 1989, Université de Montréal, Faculté des études supérieures, département théologie...
17 voir n 14.
18 Oeuvres de saint Jean de la Croix, p 89: S.S. Jean-Paul II à la Faculté de théologie des Carmes à Rome en 1980: « Je pense, dit-il, que pour comprendre la dignité humaine, il faut passer par cette dimension de l’homme qui s’ouvre (...) avec la doctrine de saint Jean-de-la-Croix: on percevra alors ce que veut dire « l’homme » et l’on ne pourra plus ensuite oublier sa dignité »; cf. Lettres aux prêtres, 17-03-1996.l a.6: « Le sacerdoce comme officium laudis »: Le mystère de la rédemption a pleinement accompli et révélé ce sens rapprochant la vie de l’homme de la vie de Dieu. (...) La Rédemption, révélée dans le mystère pascal (...) révèle la sainteté transcendante de Dieu, et, comme l’enseigne le Concile Vatican II, elle manifeste « l’homme à l’homme » (G.S., no. 22). Note du 17--7-2014: voir l’homme sous sa dimension d’homme et de femme.
19 Le 13 novembre 1994, je devenais ‘ministre extraordinaire’ du baptême de mon petit-fils Martin, né en la fête de sainte Marie-Madeleine (22 juillet) autorisée par l'évêque du lieu, monseigneur Robert Lebel; cf. Une Église interpellée: l'Église de Montréal en synode par Église catholique staff. Archidiocèse de Montréal, p. 146: « Les évêques du Canada, à l’occasion du Synode romain de 1971 sur la justice dans le monde, ne disent-ils pas: Nous voulons que les femmes reçoivent leur propre part de responsabilité et de participation dans la vie communautaire de la société ainsi que dans l’Église, à part égale avec les hommes. Monseigneur Robert Lebel, membre de la délégation canadienne, affirmait au Synode de Rome en 1980: L’Église parle beaucoup des droits de la personne. S’il est un lieu où les appels à la libération de la femme doivent être entendus, c’est bien dans l’Église de Jésus-Christ. » (entrée des dernières données le 17-07-2014).
20 John Kent, Who Needs Feminism?, Women, ministry, and ‘apostolicity’, SPCK, London, 1991, p. 123: « From this point of view, the priest acts in persona Christi, (...) that the ordained ministry represents the wholeness of the Church, which itself is both male and female...»
Margo Gravel-Provencher, théologienne,
15-05-1996 15h30
T-009
Commission consultative du synode de l’Église de Montréal
Région pastorale OUEST
(revu par l'auteure, 17-07-2014)
Mémoire no T009 présenté à la Commission consultative du synode de l’Église de Montréal, Région pastorale OUEST, 15 mai 1996 15h30
Introduction
- Entendre ce que l’Esprit a fait en vous, femmes en Église?
- Entendre ce que l’Esprit a fait en vous, l’Église?
PROPOSITIONS au Synode
Introduction:
Membres de la Commission synodale,
De plus en plus, l’éducation de la foi au sein de notre société s’effectue par l’engagement d’hommes et de femmes mariées. L’évolution de notre société reconnaissant à tous et à toutes la même dignité, de fils et de filles de Dieu en Église, demande l’ordination au ministère eucharistique pour ces engagées ecclésiaux. Lors de la rencontre des « femmes » avec l’archevêque de Montréal le printemps dernier à l’Oratoire St-Joseph, M. le cardinal Jean-Claude Turcotte exprimait ce voeu: « Ce que je veux entendre au Synode, dit-il, c’est ce que l’Esprit a fait en vous ». C’est afin de répondre à cette attente que je me présente devant vous dans la réciprocité de la question, membres de la commission synodale. Dans un temps où la mystique semble détachée de la théologie pour plusieurs de nos contemporains et de nos contemporaines, il est bon de retourner aux maîtres du passé pour en découvrir toute l’acuité. La tradition ecclésiale porte en elle des « fruits savoureux», en ce temps de renouveau ministériel.
Je vous présente ce mémoire en deux parties qui s’interpellent mutuellement puisqu’il m’est impossible de détacher mes recherches de mon expérience de foi. Dans la première partie, je tenterai d’expliciter ce qui fut considéré comme un appel au ministère par mes maîtres à penser, les théologiens de la Faculté de théologie de l’Université de Montréal. La seconde partie présente l’évolution des concepts ministériels de l’Église-épouse et du Christ-époux par une interpellation renouvelée de la spiritualité mariale des fondateurs de communautés sacerdotales au 17e siècle français: spiritualité bérullienne qui se laissait inspirée par l’ecclésiologie du Carmel espagnol. Pourquoi questionner la Tradition? Pourquoi retourner à l’histoire ecclésiale? Possiblement, parce que la « spiritualité » sacerdotale devient « phare dans la nuit » lorsqu’elle suscite chez le pape Jean-Paul II, une lumière nouvelle qui favorise « l’entrée de la femme dans l’état clérical », pour une possible ouverture oecuménique.
1- Entendre, ce que l’Esprit a fait en vous, femmes en Église?
Cette question de notre archevêque m’incite à présenter mon expérience de foi par l’intermédiaire du présent synode. Je la présente par solidarité avec toutes celles qui ont crû, à un point tel, qu’elles « laissèrent tout pour suivre le Christ », par une formation théologique jugée nécessaire pour cet engagement pastoral. Tel que le soulignait S.S. Jean-Paul II dans sa Lettre adressée aux femmes, c’est dans un esprit de dialogue que je vous transmets les événements qui m’ont conduite à demander d‘une façon non équivoque l’ordination au ministère. Je sais que cette déclaration peut vous sembler audacieuse dans le contexte actuel d’une non-accessibilité de la femme au ministère dans l’Église catholique romaine. Toutefois, les motifs qui me conduisent à vous révéler cette proximité de Dieu dans ma vie, je les révélais progressivement à ma famille, au curé de ma paroisse lors de mon engagement ecclésial, aux théologiens lorsque je désirais comprendre davantage cette expérience de foi, pour finalement la confier officiellement « aux dirigeants » de notre Église, à la demande du curé de ma paroisse de La Présentation-de-la-Vierge, Dorval (1995). Il va s’en dire que je ne peux tout présenter dans ce bref exposé.
De là jaillit cette interrogation: comment en vient-on à présenter une demande d’ordination au ministère lorsqu’on est femme, et en plus, femme-mariée? Ceci ne se fit pas sans peine. Bien qu’elle émerge d’un désir d’enfance, je peux situer les événements qui favorisèrent cette prise-de-conscience nouvelle. Assistant au congrès charismatique de 1976, contemplant la présence de Jésus-ressuscité dans l’eucharistie, je percevais son esprit de service envers tous. Un an plus tard, je serai interpellée dans ma foi et j’offrirai ma vie au Seigneur. « Dire oui au Christ », c’est voir cette réponse s’actualiser. Comm-unier au Christ, c’est aussi vivre en sa présence depuis ce premier novembre 1977 (1), dans l'expérience spirituelle et dans les évènements. Toutefois, s’il semble dans un premier temps que tout a commencé en ce jour, les divers événements qui confirmaient mes recherches théologiques m’invitaient dans un deuxième temps à prononcer ces paroles bibliques: « Dès le sein de ta mère, je t’ai consacrée, je t’ai appelée par ton nom et je t’aime ». Aujourd’hui, je saisis davantage les intuitions qui étaient miennes en ce jour, intuitions qui m’ont permise de com-prendre (2) les fondements du sacerdoce du Christ (3), selon la Lettre aux Hébreux, dans sa vie, sa mort, sa résurrection (intuitions bibliques: 01-11-1977/29-03-1978).
En septembre 1978 (4), je débutais en service pastoral et administratif à la paroisse La Présentation de la Vierge pour une période de six ans. L’animation en pastorale du baptême demandait une formation théologique. Venue à la théologie pour un certificat, je terminerai par des études post-maîtrise. Le mémoire de maîtrise présenté à la Faculté des études supérieures (théologie) de l’Université de Montréal s’intitule: « La spiritualité sacerdotale mariale au 17e siècle d’après le dernier des grands bérulliens, saint Louis-Marie-Grignion-de-Montfort». À l’école des mystiques (5), je saisissais davantage leur vénération de celle qu’ils associaient déjà au sacerdoce ministériel. Guidée par l’Esprit, je percevais davantage le sens profond de la spiritualité sacerdotale (christologie, mariologie, joséphologie) des maîtres de l’école bérullienne: Bérulle, Olier, Montfort. Tous ces fondateurs se reconnaissaient en Marie ou en Joseph dans le service du Christ Jésus et de son Église: Marie, reine du clergé, Marie modèle du prêtre, Joseph modèle du prêtre, Marie et le prêtre/époux du Père dans le Christ Jésus; Marie et le prêtre/époux de l’Esprit. Les fêtes liturgiques devenaient lieu d’engagement presbytéral. L’une d’elle mérite d’être soulignée puisqu’à Saint-Sulpice, en la fête de la Présentation de la Vierge -Marie-au-Temple, les prêtres « entraient dans l’état clérical » ou renouvelaient « leurs engagements sacerdotaux». Sous l’hymne à la Vierge-prêtre , ils s’engageaient au service du Christ-prêtre en son Église (6).
Toutefois le renouveau de la liturgie, le renouveau biblique et théologique du Concile Vatican II m’inspiraient une nouvelle symbolique du ministère par le passage de la symbolique Marie/église-épouse au couple de l’Alliance, Marie/Joseph/Église-épouse dans le Christ Jésus (7). Désireuse d’approfondir ces spiritualités, je poursuivais mes études à l’Université St-Paul d’Ottawa. L’unique séminaire de recherche d’un an présentait saint Jean-de-la-Croix. D’un acte d’abandon personnel du ministère à Dieu, en la fête de saint Jean-de-la-Croix quelques années plus tôt, celui-ci me guidait vers la compréhension du concept sanjuaniste de l’Église-épouse. En cette année de grâce (8), je devenais ministre extraordinaire du baptême de mon petit-fils Martin, le 13 novembre 1994, autorisée par l’évêque qui régit mon lieu de travail comme animatrice de pastorale scolaire au secondaire, monseigneur Robert Lebel.
Aux jours anniversaires (9), je serai guidée vers la reconnaissance de l’Église envers le couple de l‘Alliance nouvelle par l’indissociabilité entre le je-sujet et le nous-ecclésial.
II. Entendre ce que l’Esprit a fait en vous l’Église?
Pour comprendre notre propre devenir, il faut parfois effectuer un retour en arrière pour découvrir toute la splendeur d’un temps particulier de l’histoire. J’aimerais rappeler aux membres de cette commission, un événement particulier dans le domaine des Arts. Lors de l’exposition sur la peinture du « Grand Siècle » au Musée des Beaux-Arts de Montréal en 1993, Jacques Thuilier soulignait l’importance du renouveau de la recherche historique: « au moment où l’initiateur du projet réunissait l‘exposition de 1958, écrit-il, on peut dire que la connaissance de l’art français, tout particulièrement dans le domaine du 17e siècle, n’était guère sortie d’un état pré-scientifique » (10).
Pour nous peuple québécois, notre enracinement religieux jaillit du coeur de la France dans sa dévotion mariale motfortaine; dévotion qui dans un premier regard devient dévotion populaire. Combien d’entre nous ont vécu du leitmotiv christique de saint Louis-Marie-de-Montfort: « Tout à Jésus par Marie ». Toutefois, combien peu reconnaisse l’originalité de cette spiritualité sacerdotale du Traité de la Vraie Dévotion à la Ste-Vierge, qui dès le 18e siècle apportait les fondements jugés nécessaires à l’ordination de la femme (11). Tel est le sens profond, selon mon analyse, de l’argumentation mariale liturgique du Traité (12): « des ministres du Seigneur, de l'un et de l'autre sexe », soutiendra le réformateur (VD 56.114). Notre époque a besoin de maîtres, de témoins de la foi. Tout comme dans le domaine des arts, les exigences d’une analyse scientifique favorise l’évolution. Par un retour aux sources de la mystique, il devient possible d’entendre (13) théologiquement ce que signifiait pour les réformateurs et les réformatrices du Carmel, sainte Thérèse d’Avila et saint Jean de la Croix, le sens du mariage spirituel, des épousailles dans le Christ sous la spiritualité du Christ-Époux et de l’Église-âme-épouse, sous le symbole marial (14). Dans ce temps de renouveau, ces nouveaux concepts deviennent porteurs de fruits lorsque S.S. Jean Paul II (15) reprend cette spiritualité en effectuant le passage de la symbolique de l’Église-Marie-épouse pour reconnaître le couple Marie/Joseph symbole de l’Église-épouse. Dans l’exhortation apostolique Redemptoris Custos (16), le pape présente comme suit cette reconnaissance de l’Église:
Dans la liturgie, Marie est célébrée comme « unie à Joseph d’un amour sponsal et virginal. Il s’agit en effet de deux amours qui représentent ensemble le mystère de l’Église, vierge et épouse (17) dont le mariage de Marie et de Joseph est le symbole (...) Le mariage et la virginité sont les deux manières d’exprimer et de vivre l’unique mystère de l’Alliance de Dieu avec son peuple, qui est la communion d’amour entre Dieu et les hommes (18).
Tel est le mystère de l’Alliance! N’y a-t-il pas lieu de découvrir par cette reconnaissance du mariage de Marie et Joseph, les fruits attendus par le pape Jean XXIII dans son désir de renouveau de la chrétienté. Dans le décret de la Congrégation des Rites du 13 novembre 1962 (19), il est stipulé que:
S.S. Jean XXIII, après avoir déclaré saint Joseph protecteur du IIe concile du Vatican a, de son propre mouvement, voulu que son nom soit invoqué dans le canon de la messe comme un souvenir et un fruit attendu de ce même Concile. Par l’intermédiaire du cardinal secrétaire d’État, il a porté cette décision publiquement à la connaissance des Pères du Concile réunis en la basilique vaticane, le 13 novembre 1962, ordonnant que cette prescription serait appliquée à partir du 8 décembre de la même année.
33 ans se sont écoulées depuis!
Conclusion
En terminant, j’aimerais reprendre les paroles de la première évangile qu’il me fut donnée de proclamer lors de la messe des finissants et des finissantes de la Faculté de théologie de l’Université de Montréal, en l’église St-Albert-le-Grand: « Levez les yeux et regardez; déjà les champs sont blancs pour la moisson! Déjà le moissonneur reçoit son salaire et amasse du fruit pour la vie éternelle, si bien que celui qui sème et qui moissonne se réjouissent ensemble (...). Je vous ai envoyées moissonner ce qui ne vous a coûté aucune peine; d’autres ont peiné et vous avez pénétré dans ce qui leur a coûté tant de peine » (Jn 4, 35-39). Tel est l’Oeuvre de l’Esprit pour l’évolution ministérielle de notre Église. Aussi, je souhaite que ce bref exposé favorise le questionnement de nos contemporains et de nos contemporaines. Par le déplacement accompli dans l’exhortation apostolique Redemptoris Custos, il devient possible d’entendre théologiquement ce nouveau symbole de l’Église, vierge et épouse, représenté par le mariage du couple de l’Alliance, Marie et Joseph, pour l’ouverture du ministère et la reconnaissance oecuménique des Églises chrétiennes (19).
PROPOSITIONS
Le ministère ordonné, un débat fondamental pour la reconnaissance des Églises chrétienne dans notre société à partir des concepts sponsaux de l’Époux et de l’Épouse.
Attendu:
- QUE de plus en plus, dans notre société, l’éducation de la foi est donnée par des femmes ou par des hommes, célibataires ou mariées en Église;
- QUE l’évolution de notre société, reconnaissant à tous et à toutes la même dignité de fils et de filles de Dieu, demande une reconnaissance officielle ministérielle pour ces engagées ecclésiaux.
Considérant:
- QUE l’Église désire respecter les fondements du ministère par le rappel de la Tradition;
- QUE l’Église, à travers les âges, s’est questionnée sur ces fondements dans la complémentarité des hommes et des femmes, par les concepts de l’Époux et de l’Épouse.
- QUE le fondement non-ministériel de « l’Église-épouse » soulève des questions lorsqu’il devient symbole uniquement féminin;
- QUE l’ouverture oecuménique exige un éclairage rigoureux.
Je propose à note Église de devenir « phare dans la nuit » :
- PAR l’approfondissement des concepts sponsaux ecclésiaux dans la tradition sacerdotale mariale, hispano-française (16e au 18e siècle);
- PAR la reconnaissance d’une tradition ecclésiale évolutive de ces concepts à partir des énoncés de S.S. Jean-Paul II selon le souhait conciliaire de S.S. Jean XXIII;
- PAR la reconnaissance officielle de l’Appel de Dieu au ministère ordonné pour ceux et celles qui, mariées ou célibataires, ont accueilli ce don de Dieu au point d’y engager leurs vies (formation et engagement);
- PAR l’ordination ministérielle de ces apôtres de la modernité.
MEMBRES DE LA COMMISSION,
JE VOUS REMERCIE POUR VOTRE ÉCOUTE.
1.En la fête de la Toussaint, 01-12-1977. Je découvrirai progressivement ce que signifie cette comm-union des saints et des saintes...
2.Sens théologique: se comprendre en regard du Christ et de la foi chrétienne; se prendre avec. Com-prendre ce n’est pas faire abstraction de soi.
3 Aggée 2, 20 et ss; le temple de son corps (Jn 2,21); la samaritaine (Jn 4); He et Evangiles de l’Enfance.
4 Interpellée par l’homélie du 24-09-1978, je rencontrais le curé de a paroisse à la demande d’un frère de la communauté montfortaine. J’entrerai au service de la Fabrique suite à cet entretien.
5 Pendant la messe de béatification (1989) de Mère Marie-Catherine de Saint-Augustin, co-fondatrice de l’Église canadienne, je percevais pendant l'évangile « du dernier repas de Jésus » selon saint Jean, le parallélisme que le père de Montfort établissait entre le rôle de Marie et celui du prêtre: « Prenez mon pain qui est Jésus et buvez le vin de son Amour » (VD 208). Le schéma totalement liturgique de son argumentaire s’éclairait alors d’une lumière nouvelle.
6 Jean-Jacques Olier, Vie intérieure de la Très Ste-Vierge, Th II, Rome, Salviucci, 1866,pp. 419, 493-494. Voir aussi le tableau qui représente cette spiritualité sacerdotale dans la chapelle du Grand Séminaire de Montréal; Archives de Montréal remis par M. Bruno Harel.
7 Cantius MATURA, o.f.m. Projet d’une messe en l’honneur du mariage de Joseph et de Marie, Cahiers de joséphologie, vol. X, n. 1: janvier-juin 1962, Centre de recherche et de documentation, Oratoire Saint-Joseph, Mtl, n.1: « lors de la journée d’étude du 10 juin 1961, le père Georges Ponton, c.s.c. avait présenté un relevé, (...) des messes et offices composés en l’honneur des Épousailles de Marie et Joseph en divers lieux de la chrétienté (10-06-1961 est aussi le jour de notre mariage à mon époux Pierre et moi)
8 Maurice Boutin, c.sc. théologien dans: Cours sur le Dieu de chrétiens, présente « l’en même temps » entre la théologie et la mystique comme présence de Dieu (dossier de cours, llAl:211); cf. Pierre Theilard de Chardin, Être plus, Seuil, Paris, p. 11: « Par hasard, aujourd’hui, en la fête de la Transfiguration du Christ »; cf, saint Augustin « Quelles heureuses coïncidences que cette lecture, Seuil, Paris, pp. 10. 288. 552; cf. « Docteur de l’église » dans Oeuvres de saint Augustin, Desclée, 1969, no 71, Homélie II, p. 583 (je suis ministre de la Parole au baptême de mon petit-fils Alex,au dimanche consacré à l’Oecuménisme, 19-01-1992 et la liturgie du jour est consacré à l’envoi en mission apostolique, Mt 28, 19 et ss.). Il faut noter que j’ai reçu ces paroles au fond du coeur, dans une prière inspirée (24-11-1977).
9 voir note 7. Le 10 juin 1961 est aussi le jour de notre mariage en la paroisse Ste-Rose-de-Lima, Laval, QC. Je découvrais l’étude effectuée en ce jour par les josephologues en regard du mariage de Marie et de Joseph dans la liturgie.
10 Jacques Thuillier dans Catalogue de l’exposition, p. 20.
11 voir note 5.
12 Le Traité ayant été perdu et retrouvé plus de 100 ans après sa mort, le 29 avril 1842, il est possible que cette spiritualité sacerdotale ministérielle se soit perdue. le «...» est un ajout du 17-07-2014.
13 Saint Jean-de-la-Croix, Oeuvres, « dans la contemplation, l’entendement reçoit la connaissance de Dieu (M.C.2, 8.6); la Sagesse de Dieu est l’objet de l’entendement » (VFB 3, 19).
14 Oeuvres de sainte Thérèse d’Avila: « En l’octave de la fête de saint Martin, le Seigneur apparaissait à Thérèse, le 18 novembre 1575 et lui déclarait: « À partir d’aujourd’hui, tu sera mon épouse , mon honneur est le tien et ton honneur est le mien»; cf. Oeuvres de saint Jean-de-la-Croix, Cerf. Paris, 1990, C.S. 36,5: Docteur de l’Église universelle, d’une Église dont il a parlé en premier comme Épouse du Christ », p. 31. En ce lieu, la tête et le corps du Christ sont indissociables: « ces paroles que le Fils lui-même, disait à son Père Éternel et que saint Jean nous a rapportées: « Tout ce qui est moi est à toi, et tout ce qui est à toi est à toi (Jn 17, 10).... « Le Christ, qui est la Tête (Col l,18) n’a point parlé en son nom seulement, mais au nom de son corps mystique tout entier qui est l’Église (Col l, 24) (revu le 17-07-2014).
15 Disciple de saint Jean de la Croix, Karol Wojtyla lui consacre sa thèse de doctorat intitulée, La foi selon saint Jean de la Croix, Cerf, 1990.
16 Cette exhortation apostolique fut écrite, deux mois après le dépôt de mon mémoire; Mémoire déposé le 28 août 1989, Université de Montréal, Faculté des études supérieures, département théologie...
17 voir n 14.
18 Oeuvres de saint Jean de la Croix, p 89: S.S. Jean-Paul II à la Faculté de théologie des Carmes à Rome en 1980: « Je pense, dit-il, que pour comprendre la dignité humaine, il faut passer par cette dimension de l’homme qui s’ouvre (...) avec la doctrine de saint Jean-de-la-Croix: on percevra alors ce que veut dire « l’homme » et l’on ne pourra plus ensuite oublier sa dignité »; cf. Lettres aux prêtres, 17-03-1996.l a.6: « Le sacerdoce comme officium laudis »: Le mystère de la rédemption a pleinement accompli et révélé ce sens rapprochant la vie de l’homme de la vie de Dieu. (...) La Rédemption, révélée dans le mystère pascal (...) révèle la sainteté transcendante de Dieu, et, comme l’enseigne le Concile Vatican II, elle manifeste « l’homme à l’homme » (G.S., no. 22). Note du 17--7-2014: voir l’homme sous sa dimension d’homme et de femme.
19 Le 13 novembre 1994, je devenais ‘ministre extraordinaire’ du baptême de mon petit-fils Martin, né en la fête de sainte Marie-Madeleine (22 juillet) autorisée par l'évêque du lieu, monseigneur Robert Lebel; cf. Une Église interpellée: l'Église de Montréal en synode par Église catholique staff. Archidiocèse de Montréal, p. 146: « Les évêques du Canada, à l’occasion du Synode romain de 1971 sur la justice dans le monde, ne disent-ils pas: Nous voulons que les femmes reçoivent leur propre part de responsabilité et de participation dans la vie communautaire de la société ainsi que dans l’Église, à part égale avec les hommes. Monseigneur Robert Lebel, membre de la délégation canadienne, affirmait au Synode de Rome en 1980: L’Église parle beaucoup des droits de la personne. S’il est un lieu où les appels à la libération de la femme doivent être entendus, c’est bien dans l’Église de Jésus-Christ. » (entrée des dernières données le 17-07-2014).
20 John Kent, Who Needs Feminism?, Women, ministry, and ‘apostolicity’, SPCK, London, 1991, p. 123: « From this point of view, the priest acts in persona Christi, (...) that the ordained ministry represents the wholeness of the Church, which itself is both male and female...»
Margo Gravel-Provencher, théologienne,
15-05-1996 15h30
T-009
Commission consultative du synode de l’Église de Montréal
Région pastorale OUEST
(revu par l'auteure, 17-07-2014)