V. 5
DÉCOUVERTE D'UNE ÉGLISE CHRÉTIENNE EN ISRAËL
OFFRANDE de la 'TABLE DU MEMORIAL' par AKEPTOUS, LA PIEUSE
En 2005, lors de l'agrandissement de la prison de Meggido , les vestiges d'une église antique furent authentifiés par des archéologues près de Nazareth dans le Nord d'Israël. Les ruines de l'église sont mises au jour près de la prison de Meggido, quelques centaines de mètres au sud du tell. Les environs faisaient partie de la ville romaine de Legio, auparavant connue sous son nom hébreu Kefar 'Otnay. Deux prisonniers ont aidé à découvrir une des églises chrétiennes les plus anciennes du christianisme jamais mises au jour, en participant aux fouilles archéologiques dans l'enceinte d'une prison à haute sécurité israélienne. Une grande et superbe mosaïque pratiquement intacte, portant une inscription grecque se rapportant au « Seigneur Jésus-Christ » et comportant deux images d'un poisson - un ancien symbole chrétien ayant précédé la croix (cf. Mt 15, 39-37 ) . On y raconte l'histoire d'un officier romain Gaianus qui aurait donné de son argent et d'une femme nommée Akeptous qui a fait un don pour la construction de l'église en mémoire « de Dieu, Jésus-Christ ». L'inscription Akeptous est placée dans un rectangle (67x80 cm) dans le côté ouest du panneau de mosaïque sud. Son cadre et ses lettres sont tracés dans des desselles noires; les caractères ont une hauteur de 7,5 à 9,0 cm. {cf. Yotam Pepper et Leah Di Segni. A Christian Praer Hall of the Third Century CE at Kefar 'Othnay (Legio); Excavations àt the Megiddo Prison 2005], Jérusalem, Autorité des antiquité d'Israël, 2006 , dans Wikipédia]
La découverte de morceau de poterie du 3e siècle, le style d'écriture grecque (grec ancien) utilisée dans les inscriptions, les anciens motifs géométriques représentés sur les mosaïques et la présence d'un poisson plutôt que la croix laissent à penser que l'église n'était plus en activité au 4e siècle. Les archéologues estiment que la mosaïque est l'emplacement du plus ancien lieu de culte chrétien retrouvé en terre sainte. Le christianisme ayant été proscrit durant les trois premiers siècles après Jésus-Christ. Ils furent persécutés par l'Empire romain. On estimait que toutes les églises chrétiennes dataient des années 300 après Jésus-Christ. Toutefois, selon M. Yotam Pepper de l'université de Tel Aviv, cette mosaïque de l'église de Meggido précéderait cette période. Meggido serait le nom moderne d'Armageddon et paraît plausible puisqu'on sait qu'un évêque était actif dans la région à l'époque, poursuit M. Pepper, qui travaille pour l'Autorité israélienne chargée des antiquités. Une cinquantaine de détenus israéliens avaient été conduits dans la prison de haute sécurité de Megiddo, où vivent déjà des centaines de prisonniers palestiniens pour effectuer les travaux d'excavation, avant que ne débutent les travaux d'extension de la prison proprement dite.
Ramil Razilo et Meimon Biton, les deux criminels israéliens qui sont tombés les premiers sur les précieuses mosaïques, ont cru au départ qu'ils retiraient de simples débris sans intérêt. Mais, ils ont vite changé d'avis lorsqu'est apparu au bout de leur pelles le bord de la mosaïque très élaborée. « Nous avons travaillé pendant des mois avant de tomber sur ces morceaux», a raconté Razilo, placé sous les feux de l'actualité un mois seulement avant d'avoir fini de purger sa peine de deux ans de prison pour trafics divers. » D'abord, nous avons trouvé le premier fragment, le coin, mais nous n'avons pas compris de quoi il s'agissait, puis nous avons continué à regarder et lentement nous avons continué à regarder lentement nous avons découvert toute cette chose magnifique, cette mosaïque de 54m2. »
« Ce qui est clair aujourd'hui, c'est qu'il s'agit des plus anciens restes archéologiques d'une église en Israël, peut-être même dans toute la région, voire dans le monde entier. Toutefois, c'est encore trop tôt pour le dire, dit M. Yotam Pepper ».
Ce qui fait le caractère exceptionnel de la découverte, c'est la période à laquelle remontent ces ruines, le 3e siècle, soit des décennies avant que l'empereur Constantin ne légalise le christianisme dans l'Empire byzantin, convertit par sa mère Hélène. Pour le Vatican, habituellement réservé dans ses commentaires, il s'agirait d'un « petit miracle archéologique ». L'archevêque Pietro Sambi, émissaire du Vatican à Jérusalem dit alors ce qui suit: « Une découverte de cette sorte rendra Israël plus intéressant pour tous les chrétiens [et chrétiennes] , pour l'Église du monde entier ». La question qui se posait alors est celle-ci: « Qui de l'Autorité des antiquités ou de l'administration pénitentiaire, va s'adjuger le site au bout du compte Les autorités israéliennes aimeraient bien transformer ce site archéologique en attraction touristique, mais pour cela il faudrait déplacer soit la mosaïque, soit la prison pour 1,200 détenus à haute sécurité. »
Et fait à retenir pour le christianisme, cette mosaïque porte les noms de quatre femmes et d'un homme qui ont créé la mosaïque et un autel posé dessus que l'on retrouve à l'aéroport Ben Gourion. Les inscriptions, rédigées en grec ancien, sont au nombre de trois:
. L'une mentionne l'officier romain Gaianus, qui aurait fait don de « son propre argent » pour faire réaliser la mosaïque. On peut la traduire ainsi: « Gaïanos, nommé aussi Pophyris, centurion, notre frère [aimé] et dignitaire, a fait faire cette mosaïque à ses propres frais. Broutis l'a réalisée ».(cf. Wikipedia: Revue d'histoire et de philosophie religieuses, vol 86, no 3 (juillet-septembre), 2006.
. Une deuxième se lit: « Commémorez Primilia, Kyriakë, Dorothéa, et encore Krëstë ». Il est possible que ces quatre femmes aient été des martyrs de cette communauté. (cf. Idem)
. Face à la précédente, une inscription se lit: « Akeptous, la pieuse, offrit la table au Dieu Jésus-Christ, en mémorial » ( cf. Idem). La table désigne un autel où la sainte cène était sans doute célébrée, ce à quoi le terme de mémorial fait allusion. Cette table était probablement au centre de la pièce, à la disposition connue dans les vestiges des églises d'Afrique du Nord, et la cène était ainsi sans doute célébrée au milieu des fidèles, et non dans une partie du sanctuaire qui aurait été réservée au clergé. Le nom d'Akeptous, sans doute dérivé du latin Acceptus, peut faire référence à une esclave. (cf. Idem).
cf. Riemer Roukerna. « Une église ancienne à Megiddo », Revue d'histoire et de philosophie religieuses, vol. 86, no 3 (juillet-septembre) ; cf. Yotam Pepper et Leah Di Segni, A Christian Prayer Hall of the Third century CE at Kefar 'Ohnay (Legio). Excavations at the Megiddo Prison 2005 [ une salle de prière chrétienne du 3e siècle à Kefar 'Othnay (Legio): fouilles de la prison de Megiddo en 2005 ], Jérusalem, Autorité des antiquités d'Israël, 2006 dans Wikipedia; cf. Claire Lesegretain, « le secret de la mosaïque de Meggido », La Croix, 14-08-2018.
Mise à jour : 2 décembre 2020
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