cf. visée théologique de 'mon' expérience de foi
Mission 01-11-1977/29-03-1978
Moments forts: 15-03-1978
LE MAGNIFICAT ET L’HISTOIRE RELIGIEUSE D’ISRAËL
par Margo Gravel-Provencher, théologienne
INTRODUCTION
Ami.e.s et Apôtres. Nouveau regard de foi pour l'unité visible entre l'Orient et l’Occident, tel est le titre de mon dernier volume, présenté sur ce site web.Par cette thématique, je vous ai conduit.e.s vers les fondements johanniques de l’ordination au sacerdoce ministériel, tels que reconnus depuis le Concile Vatican II par S.S. le pape Jean XXIII, S.S. le pape Benoît XVI, par S.S. le pape François en Jn 15, 15-17. À cet égard, si je m’intéresse à ce qui est considéré par notre pape émérite comme « l’essentiel de la vie sacerdotale reçue lors de l'ordination au sacerdoce ministériel », je désire souligner que ces fondements corroborent « l’expérience spirituelle vécue dans la prière du 1er novembre 1977 au 29 mars 1978 ». En ce qui concerne « l’essentiel de la vie sacerdotale », je le recevais le 24 décembre 1977. À cet égard, je désire souligner comment mes premières recherches théologiques m'ont conduite vers la question traitée dans ce volume. Il s’agit du cheminement particulier qui me guidait vers la compréhension théologique proposée. Le premier chapitre de mon volume le présente sous la thématique suivante: « la visée théologique de ‘mon’ expérience de foi’ à la lumière de la première et de la seconde Alliance en Jésus-Christ. Tel Pierre Teilhard de Chardin, je peux dire: « Je le sais. Seigneur. Nous ne saurions dicter, ni même anticiper, le moindre de vos gestes. De Vous, toutes les initiatives, à commencer par celle de ma prière ». ( La Messe sur le Monde, Pierre Teilhard de Chardin, Seuil, Paris, 1965, p. 19 ).
Or, pour saisir de plus en plus le lieu théologique où cette expérience vécue me conduit, je rappellerai certains événements et les personnes placées sur ma route en des temps de questionnement et/ou d’orientation de mes études théologiques. Aujourd’hui, je saisis de plus en plus la complémentarité entre l’expérience d’un individu particulier et le questionnement porté. Afin de saisir l’acuité de la recherche entreprise alors, dans un premier temps, je commencerai par une anecdote qui dans un « même temps » portait ma question et la question de mon interlocuteur découverte récemment. J’y reviendrai en deuxième partie.
À cet effet, suite à l’historique proposée dans mon volume et qui me conduit vers sainte Marie-Madeleine, l’apôtre-des-apôtres (Occident) et l’apôtre égale aux apôtres (Orient) par le Saint Patriarche Modeste de Jérusalem, une parole de l'un de mes professeurs de la Faculté de théologie de l'Université de Montréal me revint à la mémoire: « Moi, ce sont les patriarches ». N'étant pas bibliste, ni exégète, ni archéologue, je recherchai alors s'il n'y aurait pas une étude sur les Patriarches effectuée par ledit professeur. Toutefois, que recherchez ? Patriarches latins ou Patriarches bibliques ? Dans cet « en même temps » entre mes études théologiques et la recherche des exégètes contemporains, de nouveaux horizons s’offraient à ma réflexion. 1990 devenait lieu d’ouverture et confession de foi. Ma première partie, je la consacre à la spiritualité sacerdotale ministérielle d’un temps donné, soit le 17e siècle français issu de ma ‘thèse’ à la maitrise en théologie et la seconde, je tenterai une brève incursion aux aspects fondamentaux de l’exégèse inscrite dans une « lettre inédite » présentée lors du 100e anniversaire de la Fondation de l’École biblique et archéologique de Jérusalem. Ma troisième partie concerne les événements familiaux qui m’ont soutenu et éclairé. En quatrième partie, je désire indiquer les derniers événements spéciaux vécus au sein de ma vie de famille. Je crois à la communion des saint.e.s d’hier et d’aujourd’hui. Le Magnificat de Marie présenté en tout dernier lieu permet de saisir l’Unité de la première à la seconde Alliance en Jésus-de-Nazareth. « Je ne suis pas venu abolir la Loi et les Prophètes, dit Jésus, mais accomplir » ( Mt 5, 17).
PREMIÈRE PARTIE
Transformation d’un traité populaire en traité théologique liturgique
Dans un premier temps, j’aimerais relater les évènements qui m'ont permise de poursuivre ma quête théologique en fidélité à « mes » expériences spirituelles vécues dans la prière et la foi, quelques années avant mes engagements ecclésiaux et études théologiques. Cela signifie essayer de décrire les principaux événements retenus dans cette étude spécifique : comment une expérience de foi et le dialogue entre les personnes peuvent nous conduire vers des fondements inattendus ? Étudiante au baccalauréat en théologie, l’un des professeurs de la Faculté de théologie de l’Université de Montréal présentait l’un des cours biblique auxquels je me suis inscrite: « les prophètes pré-exiliques ». Or, un évènement familial particulier vint m’interpeller. Mariée et mère de deux fils, Benoit l’un de mes fils était étudiant au baccalauréat à Polytechnique. Il était ami avec Issa, l’un de ses confrères de cours. Je pris conscience alors que ce dernier était le fils « adoptif » du professeur cité, (feu) le père Guy Couturier, c.s.c. J’osais alors lui demander une rencontre car je désirais des conseils plus spécifiques. Mentionnant, l’amitié de mon fils et de son protégé, un jeune israélite, je lui présentais peu à peu ce que je vivais. Forte de l'évangile du dimanche précédant cette rencontre, je me sentais particulièrement interpellée. Le texte biblique concernait la question du « Temple construit en 46 ans ». Nous étions en mars 1985 et je venais d’avoir 46 ans, un mois plus tôt. Relatant alors le récit de ma naissance prématurée et ma guérison suite à la prière de ma mère envers saint Joseph et de saint Frère André, le père Couturier accueillait non seulement mon expérience de foi, mais aussi mes intérêts spirituels pour une poursuite aux études à la Maîtrise en théologie. Il me conseillait de poursuivre cette quête de compréhension du Traité de la vraie dévotion à la Sainte-Vierge. À ce moment-là, je ne réalisais pas l’importance de l’histoire de foi « populaire », lieu fondamental pour l’exégèse biblique contemporaine, tel que je le présenterai en deuxième partie.
Je serai toujours reconnaissante envers ce professeur qui m'encourageait dans la poursuite de mes intérêts personnels, soit la compréhension du Traité de la Vraie Dévotion à la sainte Vierge chez saint Louis-Marie Grignion de Montfort, dévotion qui venait de mon enfance et qui suscitait pour moi un intérêt particulier. J'exerçais alors un engagement pastoral et administratif dans une paroisse qui était dirigée par les pères montfortains, la paroisse La Présentation au Temple de la Vierge Marie, lieu aussi du travail de mon mari, secrétaire-trésorier de la commission scolaire et dont le bureau se situait dans les locaux d’une école, l’école Jean XXIII. Pour ma part, j’animais le 'chapelet médité' à partir des textes dudit traité «populaire ». Cependant à l’analyse, de nouveaux horizons apparaissaient dans le clair-obscur de l’ecclésiologie du Concile Vatican II. Signée au jour même du baptême de mon autre fils Bruno, le 21 novembre 1964, l’accueil de Marie au sein de la vie de l’Église était fort pertinente (Lumen Gentium).
Passage d’un traité populaire en traité théologique
Ma thèse de maîtrise portait la thématique suivante: La spiritualité sacerdotale au 17e siècle français d'après le dernier des grands bérulliens, saint Louis-Marie Grignion de Montfort, spiritualité reconnue par ses prédécesseurs et nos contemporains, l’École française de spiritualité. À cet effet si, a priori le traité était considéré comme « traité populaire », il devint tout au cours de la recherche, « traité théologique eucharistique ». Totalement liturgique, saint Louis-Marie Grignion de Montfort plaçait sur les lèvres de Marie, ces paroles eucharistiques, prononcées lors de la consécration liturgique tout en intégrant une légère nuance qui n’est pas la moindre. Pour l’Auteur, Marie devenait présente dans l’ensemble de la liturgie eucharistique et ce, en ces moments précieux que sont les paroles consécratoires, il démontrait alors la comm - union inégalée et inégalable entre Marie et Jésus en cet instant suprême: « Mangez mon pain, qui est Jésus, fit-il dire à Marie, et buvez le vin de son Amour » (VD 208). En ce lieu, chez notre Auteur, il n’y a pas d’ambivalence entre le rôle de Marie et celui de Jésus. Seulement la première partie de la prière eucharistique est attribuée à Marie, laissant à Jésus la plénitude du Don de l’Amour divin: de sa naissance, sa mission, sa mort-résurrection-ascension.
L’entrée biblique de saint Joseph:
Suite au renouveau liturgique du concile Vatican II, une nouveauté apparaissait soudainement, et, ce, en lien avec l’expérience de foi vécue personnellement: « au nom de Jésus ». Mes recherches justifiaient la nécessité de nous arrêter au « mariage de Marie et Joseph ». En ce lieu, suite au renouveau biblique attesté depuis Divino Afflente Spiritu de SS le pape Pie XII, il devenait possible de présenter le couple de l’Alliance biblique, Marie et Joseph: ensemble tous deux confessaient le NOM DIVIN de l'Enfant (Mt 1,21; Lc 1,31). Au nom de Jésus, le couple de l'Alliance nouvelle s'engageait avec amour selon l'Appel reçu (cf. M.A. en théologie, U de M, 1990). Corroboré par l’apôtre Pierre au Grand Conseil, nous pouvions justifier l’apport de la spiritualité pour une transformation possible, issue des récits bibliques: Au nom de qui, enseignes-tu une telle doctrine, dit-on à Pierre au Grand Conseil, « Au nom de Jésus, crucifié et ressuscité ».
Tel fut le renouveau de ma recherche théologique qui fut attestée comme ‘thèse’ et non plus comme ‘mémoire’. Une ouverture permettait d’établir le passage d’un traité reconnu comme « traité populaire » à un « traité théologique » offrant de nouveaux horizons sur la question contemporaine des ministères ordonnés. Les papes qui se sont succédés depuis Vatican II offrent une nouvelle perception sur cet essentiel de la vie sacerdotale: « Non plus, serviteurs, servantes, mais ami.e.s. car je vous ai donné toutes les paroles reçues de mon Père »( Jn 15, 15-17 ). C’est ainsi qu’un « traité populaire », se voyait transformé à l’analyse en « traité théologique liturgique ».
DEUXIÈME PARTIE
Tradition religieuse historique sous forme populaire
chez le fondateur de l’École biblique et archéologique de Jérusalem
C’est ainsi que, peu à peu, je reviens vers l’ouverture mentionnée en introduction. À la lecture du livre ci-haut mentionné, extrait du Colloque soulignant le 100e anniversaire de l’École biblique et archéologique de Jérusalem, fondée par le père Marie-Joseph Lagrange, je remarque aujourd’hui qu'en cette année 1990, moment de réception de mon mémoire, reconnu comme thèse en « juin 1990 », le père Guy Couturier dirigeait à l’automne 1990 le Collectif intitulé : Les Patriarches et l’Histoire. Pour ma part et pour la teneur de mon propos, je crois important de saisir l’expérience de foi qui guidait le Fondateur. Si, en première partie, nous percevons l’évolution liturgique des rôles de Marie et Joseph pour notre foi, il est aussi essentiel de connaitre le récit vocationnel du père Marie-Joseph Lagrange. Tel Hans Urs von Balthasar, auteur étudié lors de mes recherches théologiques doctorales, le Beau précède le Bien et le Vrai. Toutefois, le récit vocationnel du fondateur permet l’intégration d’une autre femme. En ce lieu, sainte Marie-Madeleine apparaît à l’orée de son ministère: dans son appel et son soutien à sa vie sacerdotale:
Au jour de l'anniversaire de la sainte, le père Lagrange écrivait à un ami: ' Il me vient, dit-il, des idées de religiosité'. (...) Le 8 septembre, j'étais à saint Maximin, le soir à la Sainte Baume. J'étais ravi. [Cependant] entrer dans un Ordre dont les saints ont été si purs m'effrayait. Sainte Marie-Madeleine, dit-il, m'encourageait doucement. (...) » ( cf. Margo Gravel-Provencher, Agathe de St-Perre, propriétaire du Domaine de la Présentation (1685-1691). Un Acte d'échange à redécouvrir « Aux sources d'une cité et de la spiritualité qui l'a vu naître comme lieu d'interpellation », AGGÉE, 2e édition, 2017, pp. 111-114; cf. Bernard Montagnes, Marie-Joseph Lagrange, une biographie critique, Cerf, 2004, p. 84).
On découvre alors chez le père Marie-Joseph Lagrange l’importance de l’expérience de foi : plus spécifiquement de l’individu et/ou des peuples dans toute analyse critique d’un temps particulier de l'histoire, de « l’histoire religieuse », du corpus scripturaire biblique. La préface du Collectif sur Les Patriarches et l’Histoire présentée par le père Michel Gourges, o.p. décrit les aspects fondamentaux de l’analyse: l'histoire proprement dite, le milieu social, les incidences juridiques, la religion. Cependant, ce colloque spécifique concernait une « lettre inédite », interdite de publication. Présentée quelque « cent ans » plus tard, en 1990, il devenait possible de saisir l’importance des études exégétiques initiées par le père Lagrange, ses collaborateurs et ses successeur.e.s. À ce propos, écoutons la présentation du père Michel Gourges, o.p. inscrite dans la préface du collectif:
« Dans un contexte exégétique piégé, affirme le père Michel Gourges, o.p., le fondateur de l'École Biblique se délimite dans ce que nous appellerions aujourd'hui un espace sémantique mitoyen. Il cherche un passage étroit entre les escarpements de l'école mythique et ceux des hypothèses welhausiennes et gunkeliennes. Ce passage, il le nommera tradition religieuse historique sous une forme populaire. Cela permettra d'insérer cette tradition dans un contexte historique « réel », tout en tenant compte du fonctionnement de la « mémoire populaire » et des « habitudes narratives » de l'époque. La tradition populaire, orale à l'origine, surdétermine religieusement des souvenirs historiques plus ou moins flous mais déjà reliés au patrimoine religieux et confessés comme événements fondateurs de l'expérience croyante d'israël. » ( Les patriarches et l'histoire, préface, p. 9).
Par le passage de la Nouvelle Alliance à la Première Alliance, cette « lettre inédite » du père Lagrange soulignait l’importance d’un tenir compte de « l’histoire religieuse » pour toute étude critique des récits scripturaires, lettre qui ne fut jamais publiée malgré plus de quatre reprises minimes du texte. En ce lieu, les études bibliques recevaient leurs lettres de noblesses; elles étaient officiellement reconnues et fortement conseillées. Décédé en 1938, l’encyclique de SS le pape Pie XII Divine Afflante Spiritu justifiait 5 ans plus tard, la méthode historico-critique initiée par le père Marie-Joseph Lagrange. Nous étions le 30 septembre 1943. À cet égard, et dans la foulée de la Constitution liturgique Lumen Gentium et du renouveau liturgique du Concile Vatican II, une autre femme pourra désormais être intégrée dans la liturgie eucharistique: l’une désormais en compagnie de son époux, Marie et Joseph (1962; 2013) et l’autre comme premier témoin de la Résurrection du Christ Jésus, Marie-Madeleine dans les traditions (2016).
TROISIÈME PARTIE
LE RENOUVEAU LITURGIQUE ISSU DU CONCILE VATICAN II
« lieu d’intégration de l’expérience personnelle vécue dans la famille ou l'engagement »
Relisant plus en profondeur les fondements historiques spirituelles en exégèse contemporaine à la lumière de la pensée du fondateur de l’Ecole biblique et archéologique de Jérusalem, j’y percevais davantage l’importance des sources, de la généalogie, de la famille, des noms, de la tradition et des traditions: les critiques fondant leurs pensées soit sur l’individu et/ou sur la collectivité. Sur cette question particulière, mon expérience personnelle, mon engagement ecclésial, mes recherches théologiques, les personnes rencontrées, accompagnaient mes travaux théologiques. Je saisissais l’importance d’intégrer le Beau, histoire spirituelle de la personne, dans l’histoire religieuse biblique et par le fait même dans l’ecclésiologie liturgique qui en découle au sein des traditions en quête de Vrai et de Vérité. Tel Hans Urs von Balthasar, nous pouvons affirmer ce qui suit: « La grâce d'apercevoir un aspect particulier de la vérité révélée qui était peut-être oublié ou trop peu considéré par la moyenne de la communauté ecclésiale, dans tous ces cas, ce n'est par le sujet particulier qui est visé, mais l'Église dans son ensemble et il s'agit d'un don de grâce accordé à l’individu en fonction de sa mission ecclésiale ». La Gloire et la Croix (Théologie 61), 1990, 350-351.
Désormais en lien avec l’entrée de saint Joseph et de sainte Marie-Madeleine dans la liturgie (2013, 2016), mon intérêt plus particulier envers la présence de sainte Marie-Madeleine débute lors du baptême de mon petit-fils Martin, né en la fête de sainte Marie-Madeleine (1994). J'eus alors la joie de devenir la ‘ministre extraordinaire de son baptême’, autorisée par l’évêque de mon lieu de travail pastoral scolaire au secondaire, lieu de naissance de mon petit-fils Martin, Monseigneur Robert Lebel du diocèse de Valleyfield. Nous étions le 13 novembre 1994. Quelques années plus tôt, en janvier 1992, je fus accueillie comme ‘homéliste’ lors du baptême de mon premier petit-fils Alex, né en la fête de sainte Cécile (22 novembre), protectrice du diocèse de Valleyfield en l'Année centenaire du diocèse. Sainte Cécile est aussi la fondatrice d’une église au IIe siècle (Concile de Mansi). Or, en ce jour du baptême de Martin, je remarquerai que le 13 novembre est aussi jour anniversaire pour notre Église. Le 13 novembre est le jour anniversaire du Décret de SS Jean XXIII qui intégrait « saint Joseph avec son épouse Marie dans la liturgie romaine » (1962). C’est ainsi que je soulignerai de plus en plus, dans l’engagement ou la recherche, comment j’étais choyée personnellement et ce, lors des naissances des membres de ma famille ou des anniversaires chez ma belle-famille. Toutefois, j’observais aussi que dans ce parcours familial cela ne concernait que les « petits garçons » puisque je suis uniquement grand-mère de petits-fils. Qu’en était-il des petites-filles ? Qu’en était-il pour nous, femmes en Église devenues théologiennes et en plus, pour nous femmes mariées? Je m’interrogeais ? Pouvions-nous accueillir toutes ces interrogations et interpellations des femmes envers les ministères ecclésiaux, les ministères ordonnés ? Le baptême d’une petite ‘fille’ semblait répondre à cette attente.
Sainte Emma et ses collaborateurs saint Modeste et saint Antoine Martin Slomsek:
Accueillie « bénévolement » comme responsable et co-célébrante des baptêmes dans ma paroisse, je co-signais les registres paroissiaux. Or, le premier baptême fut celui d’une « petite fille », la petite Emma qui fut suivie de plusieurs autres. Recherchant sainte Emma dans l’histoire de la sainteté, une mosaïque du père Marko Ivan Rupnik, s.j., artiste slovène, attira mon attention. Elle était récente. Il s’agissait de la mosaïque du Centre de formation de la chapelle de l’Institut de formation de Tinje qui représentait sainte Emma. Toutefois, celle-ci n’était pas seule dans cette représentation. Elle était accompagnée de deux autres personnages: saint Antoine « Martin » Slomsek et saint « Modeste ». Ce dernier saint était très important pour « notre famille », car c’est le prénom de mon arrière-grand-père maternel. Peu à peu, je découvrais leur engagement commun. Tous trois étaient porteurs de renouveau: « pionniers de l’oecuménisme » (1848). A cet effet, voici un extrait de mon homélie: « comment le prénom d’Emma m’a interpellée ? » :
Extrait de mon homélie:
« À la fin de ma réflexion, je reviens vers la promesse faite au début de mon homélie: comment le NOM d’EMMA m’a interpellé? À cet effet, je vous remettrai à la fin de la célébration, la photocopie d’une mosaïque effectuée par l’équipe du théologien et artiste slovène contemporain, le père jésuite Marko Ivan Rupnik. En septembre 2012, 50 ans après le concile Vatican II, il y a de cela à peine 4 mois, cette mosaïque fut intégrée au mur du Centre de formation catholique Tinje/Tainach - Autriche. La mosaïque représente sainte EMMA d’Allemagne, en compagnie de saint MODESTE et de saint Antoine Martin Slomsek, pionnier de l’oecuménisme (1848). À cet effet, chaque année l’Église renouvelle les objectifs du Concile: réaliser l’Unité «visible » des Églises chrétiennes. Une semaine de prières est effectuée à cette intention. Pour ce qui concerne sainte Emma, sa fête liturgique est fixée au 19 avril. Le 19 avril est aussi la date de l’élection du pape Benoît XVI (2005). »
Cependant saint Modeste poursuivait son oeuvre. En quête de compréhension du rôle de sainte Marie-Madeleine dans l’histoire religieuse et biblique de notre foi chrétienne, le travail d’une historienne Karen Ralls apportait un éclairage particulier.
S.S. le patriarche Modeste et sainte Marie-Madeleine, l’apôtre-égale-aux-apôtres:
Cette fois, nous sommes à Jérusalem. Je découvre alors SS. le Patriarche Modeste de Jérusalem, premier écrivain à présenter sainte Marie-Madeleine, l’Apôtre-égale-aux-apôtres. Le saint Patriarche Modeste repose à la Basilique du Pater Noster de Jérusalem. Le Synaxaire de la « tradition orthodoxe » de 1938 scelle cette perception et devient, selon ma pensée, lieu possible d’ouverture à l'Unité visible entre l'Orient et l'Occident par la reconnaissance de sainte Marie-Madeleine. En ce lieu, « la myrrophore » est vénérée comme « cheffe des disciples féminines ».
Plus de 13 fois, le Synaxaire, texte officiel de la « tradition orthodoxe », présente cette reconnaissance:
« Réjouis-toi, ô Marie-Madeleine, sainte et égale aux Apôtres, toi qui as su aimer le doux Seigneur Jésus par-dessus tous les biens.»
Personnellement et ce au niveau familial, en ces jours derniers d’approfondissement de la pensée des Patriarches selon l’étude critique de la lettre du père Lagrange, le Seigneur dans sa grande bonté nous gratifiait une fois de plus, au jour anniversaire d’un membre de la famille. Il s’agissait du 19e anniversaire du décès de mon beau père, le 8 août dernier.
QUATRIÈME PARTIE
Ce Dieu qui se fait proche dans les événements familiaux
« au jour anniversaire du décès de l’arrière grand-père d’un enfant »
Pendant cette dernière recherche, une fois de plus le Seigneur nous témoignait son amour, sa proximité aux évènements personnels familiaux. Le 7 août dernier, jour précédant l’anniversaire du décès de mon beau-père Égide Provencher, l’un de mes frères voyant le dessin de mon petit-fils Nicolas 10 ans justifiait ce talent familial. Il me fait parvenir le lendemain 8 août dernier une affiche publicitaire de mon beau-père créée pour sa compagnie fondée par mon père. Le petit ignorait tout de cette affiche qui date de plus de 60 ans. L'affiche et le tableau présentait des similitudes incontestables. En ce lieu, j’y vois un « clin d’oeil de l’Esprit » pour mon petit-fils. Et, c’est une fois de plus par les « arts » que cela m’est dévoilé, Nicolas est né le jour de la fondation de notre cité, un 7 septembre. L’un de mes ancêtres fut le premier maire du « village » de Dorval, devenue Cité. François Meloche est le « premier arrivant » de la famille de mon arrière grand-mère, Marcelline Meloche, l’épouse de Modeste Desjardins, mes arrières grands-parents maternels. Ce fut aussi au jour même de sa naissance que je terminais ma tournée afin de remettre mon volume intitulé: La Déclaration Inter Insigniores. Analyse et prospectives à partir de la pensée de Hans Urs von Balthasar. Je répondais aux attentes de monseigneur Lionel Gendron et du théologien Guy Lapointe, o.p. qui me demandaient de publier mes recherches.
CONCLUSION
À la fin de mon analyse, je peux affirmer qu’en des temps particuliers de l’histoire spirituelle d’une personne ou d’un peuple, la quête des sources permettent de saisir la pensée d’un auteur. Il apparaît alors la longue trajectoire d’un projet dont on croyait avoir déjà atteint ses possibles fondements. Pour une compréhension plus en profondeur des « sources chrétiennes » qui nous ont vu naître, nous constatons plus d’une fois que la foi d’une personne n’est pas séparée de sa vie personnelle et familiale. Telle est le lien fondamental retenu dans cette corrélation entre mes recherches théologiques et l’essai de compréhension d’une « lettre inédite » et souvent refusée. Sans la reconnaissance de l’Église, l’apport des travaux d’un maître à penser ne peut atteindre les lieux inédits ouvrant à toutes et tous, la foi en un Dieu présent à Son Peuple. « J’ai entendu la clameur de mon Peuple, dit le Seigneur à Moïse » (Ex. 3,7).
Pour ma part, c’est par les miens: noms, naissance, baptême, mariage, anniversaires, et lieux de d’études ou de travail en des temps particuliers qu’Il me révélait sa proximité. Tout contribuait à accueillir le nouvel engagement, la nouvelle recherche. Si, dans un premier temps tout semblait avoir été dit, je constatais que ce n’est que par la transmission d’une pensée qu’il devient possible de faire émerger la nouveauté pour un nouveau possible, une nouvelle perception. Oui, Dieu entend la clameur de Son Peuple. Cette fois, elle est féminine !
De la Nouvelle Alliance en son Fils, au moment de sa Révélation à l’Horeb, nous pouvons entendre la Parole de Jésus: « Je ne suis pas venu abolir la Loi et les Prophètes, mais accomplir » (Mt 5, 17).
Or, en ce lieu, le Seigneur me guidait vers la reconnaissance de sainte Marie-Madeleine au sein du renouveau liturgique, issu du concile Vatican II. Il tournait mon regard de foi vers la tradition des Patriarches envers celle qu’ils présentaient comme l’Apôtre-égale-aux-apôtres (Orient) et l’Apôtre des apôtres (Occident). Un nouveau lieu s’offrait pour une ouverture nouvelle. Cependant, tout n’était pas dit. La « lettre inédite du père Marie-Joseph Lagrange » lors du Centenaire de la Fondation de l’École biblique et archéologique de Jérusalem venait corroborer l’importance fondamentale de « l’histoire religieuse d’Israël » pour le travail exégétique. Il ne s’agissait plus uniquement d’en connaître l’histoire, la philologie, l’archéologie, etc…, mais bien de reconnaître « en même temps » qu’il s’agit d’une histoire religieuse attentive à la Présence de Dieu à Son Histoire, issue de la rencontre entre une personne particulière et Son Dieu, tel Moïse recevant à l’Horeb, les Tables de la Loi:
« Je suis le Dieu de ton père, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob.
Dieu n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants »
Mathieu 22, 31
Le Seigneur dit :
« J’ai vu, oui, j’ai vu la misère de mon peuple qui est en Égypte,
et j’ai entendu ses cris sous les coups des surveillants. Oui, je connais ses souffrances.»
Exode 3,7
Telle est la pensée fondamentale attestée par le père Lagrange, o.p. « En disant les Patriarches, écrit-il, nous entendons ces grands ancêtres du peuple hébreu: Abraham, Isaac, Jacob, Joseph, secondairement parmi les fils de Jacob: Ruben, Juda, Siméon, Lévi ». Telles furent les premières paroles inscrites dans cette « lettre inédite » maintes fois refusée et qui reçut cinq ans après sa mort sa reconnaissance par la Lettre encyclique sur les études bibliques Divino Afflente Spiritu de SS le pape Pie XII (30-09-1943). C’est pourquoi, aujourd’hui, nous pouvons nous laisser interpellé.e.s par cette étude du fondateur de l’École biblique présentant les fondements spirituels des récits bibliques de nos Ancêtres dans la FOI de nos pères pour un regard de foi tourné vers la théologie ministérielle, issue de la spiritualité sacerdotale mariale de saint Louis-Marie Grignion de Montfort au 17e siècle français. Ma thèse de maîtrise offrait alors de nouveaux horizons par l’apport du renouveau liturgique et biblique en Marie et Joseph, première et premier disciples de Jésus (Redemptoris Mater; Redemptoris Custos). Tous deux accueillant la mission confiée: « Au nom de Jésus », l’Enfant recevait le NOM DIVIN. Dès lors, à la suite et en communion avec la Vierge Marie, nous pouvons reprendre son MAGNIFICAT dans la reconnaissance de l’ ALLIANCE DE DIEU AVEC SON PEUPLE. De la première à la seconde Alliance en son Fils Jésus-de-Nazareth, la pensée du père Marie-Joseph Lagrange et le Collectif qui en suivi permettent de recevoir le Fiat et la mission de la Vierge Marie dans l’unité de notre Foi commune:
« Mon âme exalte le Seigneur et mon esprit s’est rempli d’allégresse à cause de Dieu, mon Sauveur. Parce qu’il a porté son regard sur son humble servante. Oui, désormais, toutes les générations me proclameront bienheureuse parce que le Tout Puissant à fait pour moi de grandes choses: Saint est son NOM. Sa bonté s’étend de générations en générations sur ceux et celles qui le craignent. Il est intervenu de toute la force de son bras: il a dispersé les humains à la pensée orgueilleuse; Il a jeté les puissants à bas de leur trônes et il a élevé les humbles; les affamés, il les a comblés de biens et les riches, il les a renvoyés les mains vides. Il est venu en aide à ISRAËL son serviteur en souvenir de sa bonté, comme il l’avait dit à nos pères en faveur d’Abraham et de sa descendance pour toujours » (cf Lc 1,46- 55 ).
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1er novembre 2021
S.S. le pape François,
Cité du Vatican,
Rome, Italie.
Votre Sainteté,
En cette fête de la Toussaint, jour où j’eus la grâce de recevoir l’effusion du Saint-Esprit et auquel, je peux affirmer comme l’apôtre, la réception du don des langues et la réception de la Parole de Dieu qui s’inscrivait en mon coeur dans la prière inspirée : 01-11-1977 au 29-03-1978.
Au fil des années, je vous ai remise cette expérience de foi particulière: l’une en partie, dans l’annexe 1 de mon volume intitulé La Déclaration Inter Insigniores. Analyse et prospectives à partir de la pensée de Hans Urs von Balthasar, AGGÉE, 2010, 2010, Annexe 1, p.p. 337-338. Dans un second temps, elle fut reprise dans mon volume intitulé AMI.E.S ET APÔTRES. Nouveau regard de foi pour l’Unité visible entre l’Orient et l’Occident, AGGÉE, 2019, « Visée théologique de mon expérience de foi : bible et ecclésiologie », pp.4-12. Elle est présentée sur mon site web: www.margogravelprovencher.com
Or, Très Saint Père, lors de votre voyage en Slovaquie, je fus agréablement surprise de découvrir Notre-Dame des Sept-Douleurs comme la patronne de ce pays européen. Pour moi et les miens, je désire souligner que c’est en la paroisse Notre-Dame des Sept-Douleurs, Verdun, QC que ma mère Marie-Reine fut baptisée en ce lieu (7 avril 1909). C’est aussi en cette paroisse que se sont mariés mes grands-parents Eugénie et Anthime Desjardins, ses parents. Tel que souligné lors de votre voyage, la tradition orthodoxe et la tradition catholique romaine font partie d’un oecuménisme vécu au quotidien des croyant.e.s de la Slovaquie. Je dois à mes parents et principalement à ma mère cette ouverture, i.e. cette non-discrimination envers les autres religions et cela même en nos origines judeo-chrétiennes. Tel que celle-ci l’affirmait à un négociant juif qui l’interpellait sur la Vierge érigée sur notre terrain familial: Qui est-elle pour toi ?, lui dit-il. Et ma mère de lui répondre: « c’est la mère de Jésus, une petite juive comme toi, Maurice ».
Fidèle lectrice de Vatican News, je fus agréablement surprise par le cadeau remis par le président allemand Frank-Walter Steinmeier le 25 octobre dernier: MARIE ET L’ARBRE DE JESSÉ:
Le président allemand a offert au pape le fac-similé d’une enluminure représentant la Vierge Marie, selon le texte de l’Apocalypse (ch. 12) la lune sous ses pieds, revêtue de soleil : « La Vierge Marie et l’arbre de Jessé », de la Bible Furtmeyer de Ratisbonne (1470-1472).
Telles les diverses observations présentées dans mon volume: Amies et Apôtres, en quatrième partie: Ce Dieu qui se dit dans les évènements personnels, familiaux et ecclésiaux selon Marc 16,20 (pp. 25-30)., Par ce dernier évènement, je désire vous souligner la naissance de mon petit-neveu Jessie, petit-fils de ma soeur, un mois avant la naissance de mon premier petit-fils Alex né en la fête de sainte Cécile, patronne du diocèse où il naissait. En ce lieu, je fus animatrice de pastorale scolaire au secondaire (1 500 élèves ). Jessie naissait le 22 octobre 1991, il y a déjà 30 ans, au jour anniversaire de l’intronisation à la papauté de S.S. le pape Jean-Paul II (22-10-1978), saint Jean-Paul II.
C’est pourquoi, trois jours plus tard, je fus attirée par le cadeau du président allemand: Marie et l’Arbre de Jessé. Pour ma part, j’y perçois une continuité avec ma lettre du 23-08-2021 présentant le Magnificat de Marie comme lien indissociable entre la première et la seconde Alliance en son fils JÉSUS. Présenté par le président allemand, ce sera L’ARBRE DE JESSÉ qui EN révèle ici la teneur.
En dernière analyse je joins : « les trouvailles de l’image: l’arbre de Jessé ». On y lit ce qui suit: « le texte biblique peut se lire comme une histoire humaine devenant peu à peu une histoire sainte, comme une généalogie spirituelle progressivement entée sur une généalogie charnelle. C’est cette idée, chargée d’un millénaire d’histoire, que donne à VOIR avec une force étonnante le thème iconographique de l’arbre de Jessé, exemple sans équivalent d’un apport absolu de l’image au texte dans le format réduit du livre qui apparaît au début du XIIe siècle, en même temps que dans les vitraux de Saint-Denis et de Chartres » (ci-joint l’extrait web).
En Église du Christ Jésus, je vous remercie pour votre ÉCOUTE et l’accueil de cette expérience de foi particulière.
Margo Gravel-Provencher, théologienne
399 Thorncrest, Dorval, QC H9S 2X9
[email protected]
www.margogravelprovencher.com
ANNEXES 1-11
Tableau 5, p. 10: Visée théologique de 'mon' expérience de foi 24-01-1978