- PARTIE III -
Sciences et Spiritualité
6: Au coeur de la réforme ecclésiale, deux femmes interpellent les scientifiques
.1: Sous le patronat de S.S.Jean XXIII, une vie nouvelle jaillit
.2.:La spiritualité comme source de renouveau
.3: Père Marie-Joseph Garrigou-Lagrange et la réforme biblique de Divino Afflante Spiritu
.4: Dom Guéranger, l'archéologie chrétienne et la réforme liturgique du Concile Vatican II
7. La pensée allemande comme appel à l'unité: l'essentiel du sacerdoce chez S.S.Benoît
XVI
.1: le baptême comme lieu d'interpellation + ajout uniquement sur mon site web 29 juillet 2020
.2: les fruits de ma quête théologique
.3: la réception de mon expérience spirituelle
.4: l'ordination sacerdotale selon le rituel allemand
6 Au coeur de la réforme ecclésiale « deux femmes interpellent les scientifiques »
Dans cette quête d’ouverture envers les femmes dans la société et dans la vie de l’Église, je me laisserai guider dans mes recherches par mon expérience familiale et ecclésiale. En ces lieux, naissances, baptêmes, mariages et vie « en » Église deviennent lieu de dialogue entre science et spiritualité.
1: Sous le patronat de S.S. Jean XXIII, une vie nouvelle jaillit
Personnellement, pour ce qui concerne mon expérience familiale, je mentionne que nous sommes venus à Dorval au temps du Concile Vatican II, suite au travail de mon mari comme secrétaire-trésorier de la Commission des Écoles Catholiques de Dorval (septembre 1965). Les locaux de la commission scolaire se situaient dans l’une des écoles de cette juridiction, l’école secondaire Jean XXIII. Nous sommes alors devenus paroissiens de la paroisse « La Présentation-de-la-Vierge-Marie » ; quelques années plus tard, j’y travaillais en administration comme secrétaire-trésorière de la Fabrique. Peu à peu, je m’impliquai en pastorale paroissiale. À travers diverses expériences personnelles et familiales, je serai portée par de nouvelles grâces ecclésiales, percevant de plus en plus les moments forts du concile Vatican II et la nouveauté qui émergeait. Tel que déjà cité, mes recherches à la maîtrise en théologie m’ayant conduite vers la spiritualité mariale ministérielle de la Présentation de Marie au Temple chez Jean-Jacques Olier, saint Louis-Marie Grignion de Montfort et S.S. Jean-Paul II, il devenait possible de saisir comment l’interrelation entre la culture et la foi d’un lieu donné porte parfois une spiritualité différente. En ce lieu, cette interrelation correspond davantage aux multiples questions posées dans la modernité par l’expérience des femmes au sein de la vie de l’Église et de la société (introduction d’Inter Insigniores 1977).
Tel que souligné au début de mon analyse, les baptêmes des petits-enfants ouvrent parfois des horizons insoupçonnés. De là découle, mon intérêt envers sainte Cécile, patronne du diocèse de Valleyfield et sainte Marie-Madeleine, l’Apôtre des apôtres et des disciples féminins (S.S. le pape François, 22 juin 2016).
2: La spiritualité comme source de renouveau
Dans ce contexte familial, je souligne les baptêmes de mes deux petits-fils au diocèse de Valleyfield, lieu de mon futur engagement en pastorale scolaire au secondaire. Mon premier petit-fils naquit au jour de l’année centenaire du diocèse de Valleyfield en la fête de sainte Cécile (22-11-1991/22-11-1992). Son baptême se situait sous la mouvance oecuménique du Concile Vatican II ; il fut baptisé le 19 janvier 1992 en cette semaine de prières consacrées à l’unité des Églises chrétiennes. À la demande des responsables de la pastorale du baptême du milieu, je prononçais l’homélie. L’évangile du jour présentait le baptême comme lieu d’ouverture et d’engagement missionnaire : Allez, enseignez, baptisez, faites des disciples (Mt. 18, 19 et ss). Quelques mois plus tard, je devenais animatrice de pastorale scolaire au secondaire à la Cité-des-Jeunes dans ce diocèse avec mandat reçu de l’évêque, Monseigneur Robert Lebel (1992-1996).
Alex et Martin, furent tous deux baptisés en ce diocèse, à la paroisse St-Michel de Vaudreuil-Dorion. Lors du baptême de mon second petit-fils, né en la fête liturgique de sainte Marie-Madeleine, Mgr Robert Lebel m’autorisait à le célébrer comme ‘ministre extraordinaire’ du baptême. Il s’agissait d’un baptême privé en l’église Saint-Michel de Vaudreuil-Dorion. Nous étions le 13 novembre 1994, jour anniversaire du décret conciliaire établi par le pape Jean XXIII qui intégrait saint Joseph dans la liturgie eucharistique (13-11-1962).
Dès lors, il est intéressant de savoir que cette intégration de saint Joseph dans la liturgie venait du pape seul. Le pape Jean XXIII ne désirait pas que l’on prenne le vote sur cette décision, suite au partage des eaux sur la question du rôle de Marie en ecclésiologie. Cette intégration de saint Joseph dans la liturgie n’est pas sans me rappeler des moments particulièrement heureux. Mariés en l’église Sainte-Rose-de-Lima (Laval), le 10 juin 1961, je découvrais cette particularité quelques mois après la remise de ma thèse de maîtrise où en conclusion, je proposais l’Alliance de Marie et de Joseph comme lieu offert aux nouveaux ministères (1989). Au jour même de notre mariage le 10 juin 1961, les josephologues se réunissaient à l’Oratoire St-Joseph afin de rétablir le « mariage » de Marie et de Joseph dans la liturgie eucharistique, fête élaguée du calendrier liturgique en février 1961.
Forte de ces grâces particulières reçues, je vous présente comment les saintes qui protégeaient la vie de mes petits-fils furent à l’origine du questionnement de deux scientifiques : le Frère Marie-Joseph Gariggou-Lagrange, dominicain et Dom Guéranger, moine bénédictin français. Ces érudits initiaient en deux lieux distincts une nouvelle quête scientifique ; l’un à Jérusalem et l’autre, à Rome. Sous cet aspect, il est intéressant de percevoir comment cette « valeur d’intégration » du rôle de Marie et des missions féminines au sein de la vie de l’Église apporte renouveau et espérance. Chez nos prédécesseurs, deux femmes soutiennent leurs engagements dans la foi, leurs interrogations et leurs recherches. Il s’agit des saintes ci-haut nommées: sainte Cécile et sainte Marie-Madeleine. En ces lieux, « science et foi » s’unissent et transforment la pensée de leurs contemporains.
3 : Père Marie-Joseph Garrigou-Lagrange et la réforme biblique de Divino Afflante Spiritu
Dans un premier temps, je vous expose brièvement la vocation du fondateur de l’École biblique et archéologique de Jérusalem; vocation qu’il reçoit en la fête de sainte Marie-Madeleine. Nous pouvons noter que le Frère Marie-Joseph Garrigou-Lagrange fut ordonné prêtre dans la basilique Saint-Maximin la Sainte Baume, lieu où l’on vénère sainte Marie-Madeleine. Le Frère Marie-Joseph affirme avoir reçu sa vocation de la sainte, en la fête liturgique qui lui est consacrée à la Sainte Baume:
Dans son récit vocationnel, le père Lagrange affirme l’importance de sainte Marie-Madeleine: « le jour de la sainte Madeleine (22 juillet), dit-il, j’écrivais à un ami ‘Il me vient des idées de religiosité’. Le 15 août suivant, je confiais à mon confesseur, ‘je veux devenir prêtre’. (46). Le 8 septembre, j’étais à saint Maximin, le soir à la Sainte Baume. J’étais ravi. [Cependant] entrer dans un Ordre dont les saints ont été si purs m’effrayait. Ste Marie-Madeleine, dit-il, m’encourageait doucement (48).
Plus tard, appelé à choisir entre Rome et Jérusalem, celui-ci choisit de demeurer à Jérusalem. En ce lieu, il fonda en 1890, l’École biblique et archéologique de Jérusalem, en 1892, la Revue biblique et en 1900, la collection des «Études bibliques » .
Son Journal spirituel du 5 juin 1891 présente les protectrices et protecteurs de l’École. On y lit sur l’inscription de l’École biblique, composé par le père Lagrange, lui-même, pour la pose de la première pierre, que « l’École se trouve placée sous le patronage du Sacré-Coeur, de la Vierge Marie, des saints (Étienne, Marie-Madeleine, Benoît). » On y déposa dans la pierre, les médailles des saintes et saints ci-nommés. Malheureusement, pour ce qui concerne la méthodologie déployée pour la recherche biblique, soit la « méthode historico-critique », celui-ci n’en verra pas l’autorisation de son vivant. Le père Gariggou-Lagrange décédait le 10 mars 1938 et sa méthode, telle que nous la connaissons aujourd’hui, ne fut acceptée qu’en 1943, cinq ans après sa mort.
L’autorisation fut donnée le 30 septembre 1943 par le pape Pie XII dans l’encyclique Divino Afflante Spiritu, publiée en la fête de saint Jérôme, auteur de la Vulgate (bible latine/382-405). Cette encyclique s’adressait aux exégètes et autorisait les études bibliques. L’encyclique donnait alors mission aux exégètes de faire une interprétation théologique et morale «vraie» des Écritures par la recherche scientifique. Dès lors, « l’Écriture doit être considérée comme ‘l’âme’ de la théologie, de la vie de l’Église et de chaque fidèle ». On soutenait l’importance des études bibliques et des fouilles archéologiques pour l’interprétation des Écritures. À ce sujet, le père Guy Couturier, c.s.c., professeur émérite de la Faculté de théologie de l’Université de Montréal écrit ce qui suit :
Ce fut une quasi-révolution, car désormais ces fidèles serviteurs de l’Église devaient tenir compte de toutes les découvertes archéologiques, tant matérielles qu’épigraphiques, dans leur interprétation des Saintes Écritures. À lire ce document libérateur pour le travail exégétique, on se rend vite compte que les principes élaborés par le père Lagrange et son École reçoivent ici leur pleine approbation. Le rédacteur de l’encyclique était un ancien élève de l’École biblique, le père Jacques Vosté.
.4: Dom Guéranger, l’archéologie chrétienne et la réforme liturgique du Concile Vatican II
La réforme de Dom Prosper Guéranger (1805-1875) provient de la redécouverte du corps de sainte Cécile et de la collaboration de l’archéologue Jean-Baptiste Rossi (1822-1894). Ensemble, ils publieront L’histoire chrétienne de Rome aux deux premiers siècles (1849). Dom Guéranger la reprit en spécifiant le rôle essentiel de sainte Cécile au sein de la chrétienté : Sainte Cécile et la société romaine aux deux premiers siècles. La découverte du cimetière (catacombe) de saint Callixte, de la crypte des papes et du tombeau de sainte Cécile donnait accès « aux sources » de l’Église chrétienne : des débuts de l’ère chrétienne jusqu’à Constantin au 4e siècle (313). En ce lieu, on y découvrait le corps intact de la sainte et les « motifs » de son martyr : sa foi au Dieu trinitaire, le Dieu des chrétiens et des chrétiennes. Nous retrouvons une copie de la sculpture de sainte Cécile près de la catacombe des papes dans la catacombe Saint-Callixte, lieu de la première découverte par le pape Pascal en 822 (avec saint Tiburce et saint Valérien). La sculpture originale est placée sous l’autel dans l’église Sancta Cecilia du Trastevere à Rome. Elle fut sculptée par l’artiste Stefano Maderno. Elle représente la sainte dans la position où elle fut retrouvée en 1599 lors de la rénovation de l’église. Trois doigts confessent sa foi en la Trinité divine. Il est important de rappeler qu’en 499, un concile romain reconnaissait sainte Cécile comme « fondatrice d’une église au IIe siècle » (Mansi, 499). Plus près de nous, la basilique-cathédrale du diocèse de Valleyfield et la basilique-cathédrale d’Alby, en France, présentent une copie de cette sculpture représentant son martyr et dont la fête liturgique est fixée au 22 novembre. Et fait à noter, cette fête est célébrée par les catholiques romains et les luthériens.
Tentant de poursuivre ce dialogue entre science et spiritualité, j’évoquerai de nouveau au septième chapitre les baptêmes des petits-enfants. Ces baptêmes nous conduiront vers les pionniers et pionnière de l’oecuménisme en Autriche. De ce lieu, la pensée allemande devient source et appel à l’unité si nous nous laissons de nouveau interpeller par la question des fondements du ministère sacerdotal.
7 La pensée allemande comme appel à l’unité « l’essentiel du sacerdoce chez S.S. Benoit XVI »
Portée par les événements vécus au sein de ma vie de famille et de ma vie ecclésiale, je terminerai en levant le voile sur l’essentiel de mon expérience spirituelle, car en ce temps de questionnement sur les ministères féminins, ces grâces spéciales permettent de saisir l’essentiel du sacerdoce ministériel chez S.S. Benoit XVI selon le rituel allemand et la réforme doctrinale du pape Paul VI dans son Liber de Ordinatione, comme appel à l’unité.
Plus spécifiquement, tels les chapitres précédents, je débuterai ce dernier chapitre par une ouverture aux baptêmes des petits-enfants qui eurent lieu à notre paroisse de la Présentation-de-la-Vierge Marie, unique paroisse catholique francophone de la Cité de Dorval. À la demande des marguilliers, je revenais en pastorale du baptême en 2012. Le prêtre-curé me confiait la co-animation des baptêmes. Accueillie comme responsable des baptêmes de notre milieu, j’effectuais bénévolement la co-animation et les rencontres pré-baptismales. Or, ce sera avec grand étonnement que lors de ce retour en pastorale du baptême, je serai de nouveau témoin des grâces spéciales et familiales reçues lors des baptêmes des petits-enfants. En ce lieu, il devenait possible d’établir une certaine continuité entre les grâces baptismales reçues au sein de ma vie familiale et ces nouveaux baptisés. Cette fois-ci, si les petites filles étaient particulièrement choyées, les petits garçons n’étaient pas oubliés pour autant.
Je remarquais une fois de plus comment le baptême devient de plus en plus un lieu d’interpellation pour notre temps. Ces petits portaient déjà en eux des grâces spéciales inconnues d’eux et pourtant, reçues par eux aux moments de leurs naissances dans les prénoms donnés par leurs parents ou dans cet « en même temps » entre les jours de leurs baptêmes et les événements spéciaux de notre vie en Église.
.1. : le baptême comme lieu d’interpellation
À titre d’exemple, je souligne la naissance de Vanessa Sienna au jour de la fête liturgique de sainte Hildegarde de Bingen, le 17 septembre 2012. À peine, quelques semaines plus tard, celle-ci fut proclamée Docteure de l’Église par le pape François, le 7 octobre 2012. Je signale également la naissance du petit Mathis, né le 17 avril au jour anniversaire de la naissance de notre première sainte canadienne, sainte Marguerite Bourgeoys. En ce jour est aussi fixée la fête liturgique d’une nouvelle sainte canadienne et américaine, sainte Kateri Tekakwhita. Décédée le 17 avril 1680, elle fut canonisée le 21 octobre 2012 par S.S. Benoit XVI. Plus d’une fois, je serai témoin de l’action de l’Esprit-Saint dans un déjà-là à partager. En eux, s’actualisait « toujours et encore » cette parole du prophète Jérémie : « Dès le sein de ta mère, je t’ai appelée par ton nom (Jér. 1,5) », parole qui théologiquement devient : « Dès le sein de ta mère Marie, je t’ai consacré et appelé par ton nom » (cf. Jn 19, 26 ). Dès le sein de ta mère, je t’ai consacré en Église-de-Dieu.
Afin d’illustrer davantage mon propos, je serai plus spécifiquement attentive à la petite Emma. Emma est né le 29 septembre, jour anniversaire de mon premier lieu d’engagement ecclésial en notre paroisse de la Présentation-de-la-Vierge-Marie (1978). Tout comme mon premier petit-fils, Emma fut baptisée au jour consacré à l’oecuménisme, le 24 janvier 2013. Désirant connaître davantage cette sainte qui protégeait la petite Emma dont l’étymologie du nom signifie l’Emmanuelle, Dieue-avec-nous, je découvrais alors une mosaïque nouvellement écrite de la sainte.
Cette mosaïque fut écrite en septembre 2012 pour le diocèse de Gürk en Autriche par le père Marco Ivan Rupnik, s.j. Le père slovène Marco Ivan Rupnik et son équipe du Centre Aletti de Rome sont profondément engagés envers les relations entre l’Orient et l’Occident. Cette mosaïque de la sainte est présentée en compagnie de saint Modeste et de saint Antoine Martin Slomsek, pionniers et pionnère de l’oecuménisme en Slovénie (1848). Veuve, sainte Emma fondait des monastères, des abbayes et de nombreuses églises en Autriche. Celle-ci décédait le 27 juin 1045. Elle fut enterrée dans la crypte de la cathédrale de Gurk et fut béatifiée le 21 novembre 1287 en la fête de la Présentation de la Vierge-Marie. Canonisée le 5 janvier 1938 par le pape Pie XI, on la célèbre en Autriche et en Slovénie. Sa fête serait fixée au 19 avril ou le 27 juin, jour de sa mort. Selon le calendrier grégorien cette fête liturgique est célébrée le 19 avril. Or, le 19 avril 2005 est le jour d’élection à la papauté de notre pape émérite, S.S. Benoit XVI.
Ajout: 29 juillet 2020, en la fête de sainte-Marthe (cf. évangile du jour Marthe et Marie): Le rôle de sainte Marie-Madeleine d’après la vision orthodoxe du patriarche Modeste de Jérusalem
La première description intégrale de la vie et de la mort de Marie Madeleine à Éphèse nous vient de SS Modeste, patriarche de Jérusalem de 630 à 634, décédé à Sozos le 17 décembre (wikipedia Modeste de Jérusalem + wikipedia Église du Pater Noster 29 juillet 2020). Sa fête aurait été célébrée en ce jour du 17 décembre. Modeste écrivit: « Après la mort de notre Seigneur, la Mère de Dieu et Marie Madeleine rejoignirent Jean, le bien-aimé disciple, à Éphèse. C'est là que la « myrrhophore termina sa carrière apostolique par son martyre, ne souhaitant pas à la fin être séparée de l'apôtre Jean ni de la Vierge ». Le titre « myrrhophore » dans ce passage se réfère directement à Marie Madeleine ). Le patriarche Modeste croyait aussi qu'elle était devenue la « chef des disciples féminines ». (cf. la vision orthodoxe orientale de Marie-Madeleine dans Marie Madeleine, secrets et histoire, Karen Ralls, Alexian Limited, imprimé en Chine, 2008, pp.106-109). Ndr: 17 décembre anniversaire de naissance de S.S. le pape François.
Ayant vécu certaines similarités lors de la canonisation de S.S. Jean XXIII, il va s’en dire que j’accueillais et transmettais ces moments de grâces aux parents et aux familles. Tout au long de ce parcours, diverses grâces ont suivi à divers moments spéciaux de la vie de l’Église ou de ma vie personnelle et familiale. Je retenais ces moments privilégiés comme soutien à mes recherches et à mon engagement ecclésial. Je crois à la communion des saintes et des saints. Je crois à leurs intercessions.
Il va s'en dire que je présentais l'ajout du 29 juillet 2020 à S.S. le pape François.
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Très Saint Père,
Il me fait plaisir de vous présenter en la fête de sainte Marthe un ajout à mon volume intitulé: Ami.e.s et apôtres. Nouveau regard de foi pour l’Unité visible entre l’Orient et l’Occident, et ce, à partir du regard de foi de S.S. le patriarche Modeste de Jérusalem envers sainte Marie-Madeleine. Le patriarche Modeste décédait le 17 décembre 634 et sa fête liturgique aurait été célébrée en ce jour. Son corps est enterré en la Basilique du Pater Noster à Jérusalem.
En ce jour, je désire remercier l’iconographe Marko Ivan Rupnick sans quoi, je n’aurais pu saisir le développement de cette quête d’unité.
En priant pour l’unité visible entre l’Orient et l’Occident, je suis heureuse de situercette pensée de la tradition orthodoxe envers sainte Marie-Madeleine « chef des disciples féminines » et « apôtre égal des apôtres ». Nous retrouvons plus de 13 fois l'essence de cette dévotion dans le synaxaire, texte officiel de la tradition orthodoxe (1938): « Réjouis-toi, ô Marie-Magdeleine, sainte et égale aux Apôtres, toi qui as su aimer le doux Seigneur Jésus par-dessus tous les biens ».
En implorant votre bénédiction, je suis,
Margo Gravel-Provencher, théologienne mariée,
cf: synaxaire, ajout du 19 août 2020
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.2. : les fruits de ma quête théologique
C’est pourquoi, je publie les fruits de mes recherches théologiques qui se sont confirmées dans les événements spéciaux de la vie de notre Église. Ce passage des baptêmes vécus au sein de ma famille m’ouvrait à cette dimension ecclésiale lors des baptêmes de ces petits. Publiant mes recherches théologiques sur la question de l’admission des femmes au sacerdoce ministériel et ayant reçu l’encouragement personnel de S.S.Benoit XVI, les grâces spéciales personnelles et familiales reçues m’invitaient de plus en plus à aller vers lui. Pour moi, il y a une interpellation entre la rectification des archives de notre cité par l’intégration de la véritable propriétaire du Domaine de La Présentation, et, la possible rectification du rôle des femmes dans les ministères ecclésiaux. Ma question est la suivante : S’il est possible de rectifier le rôle d’une femme après plus de 300 ans au sein de la société civile, pourquoi ne serait-il pas possible de rectifier les oublis d’un temps lointain au sein de la vie de notre Église ?
Femmes oubliées et rétablies Au coeur de la société ! Dans les ministères ordonnés ?
Depuis Vatican II, notre Église a connu de nombreuses avancées sur cette question. En divers lieux, les femmes furent accueillies comme animatrices de pastorale dans les hôpitaux, les écoles, en milieu social et au sein de la vie paroissiale. Théologiennes, elles sont admises à la formation théologique dans les collèges et universités ; plusieurs d’entre elles possèdent la formation théologique jugée nécessaire à l’ordination au ministère sacerdotal. De plus en plus, nous sommes témoins de l’évolution des ministères féminins lors des rencontres oecuméniques qui se vivent à tous les niveaux de la vie en Église et en tous les coins de la planète. Dans ces lieux, prêtresses, chanoinesses, femmes-évêques partagent l’animation des liturgies de la Parole avec les dirigeants de notre Église.
En ce sens, sainte Emma et ses compagnons: saint Modeste et saint Antoine Martin Slomsek, pionnière et pionniers de l’oecuménisme en Slovénie en 1848, deviennent lieu d’appel vers de nouveaux horizons.
.3. : la réception de mon expérience spirituelle
Dans ce contexte, je lèverai le voile sur mon expérience spirituelle qui fut vécue dans la prière (1er novembre 1977 au 29 mars 1978). Je vous la soumets en toute quiétude, car cette expérience personnelle fut confirmée par mes maîtres à penser de la Faculté de théologie de l’Université de Montréal et remise aux divers dirigeants de notre Église. Remise en deux exemplaires à S.S Benoit XVI lors de la canonisation de saint Frère André Bessette, saint québécois, le Saint Père se dit très intéressé par mon expérience spirituelle, publiée en annexe de mon volume qui traitait de la question de l’admission des femmes au sacerdoce ministériel d’après la pensée d’Hans Urs von Balthasar, auteur autorisé sur la question (L.12 novembre 2010). Quatre ans se seront écoulés lorsque le 15 septembre 2014, je recevais gracieusement un présent de notre pape émérite par la voie de Monseigneur Georg Gänswein. En ce jour, par son Secrétaire Particulier, S.S Benoit XVI me fit parvenir le volume qu’il publiait sous la thématique suivante: L’enfance de Jésus. Le volume présentait la question de l’interprétation des Écritures. Selon Monseigneur le Cardinal Jean-Claude Turcotte, cela révélait un intérêt marqué de la part du Saint-Père. Peu de temps avant de mourir, il me conseillait de le conserver précieusement.
À cet égard, si je lève le voile vers cette partie de mon expérience de foi, c’est que depuis ce temps deux évènements spéciaux sont venus la confirmer : dans les prières d’imposition des mains lors de l’ordination épiscopale de Monseigneur Alain Faubert au diocèse de Montréal, et dans un second temps dans le rappel des paroles d’imposition des mains lors de l’ordination au sacerdoce ministériel de S.S. Benoit XVI en Allemagne. À cet égard, si le Saint Père le mentionnait dans l’ homélie du 29 juin 2011 lors de son 60e anniversaire de vie sacerdotale, S. Em. le Cardinal Angelo Sodano, Doyen du Collège des Cardinaux, rappelait cet évènement spécifique lors des fêtes de son 65e anniversaire de vie sacerdotale le 29 juin 2016 (dans cette seconde édition cette pensée sera corraborée lors de son 90e anniversaire de naissance par S.S. le pape François le 16 juin 2017 ).
.4. : l’ordination sacerdotale selon le rituel allemand
Pour ma part, je suis devenue attentive à cet aspect de ma vie de foi lors de la rédaction de ma thèse doctorale sur la pensée d’Hans Urs von Balthasar. Au dernier volume de sa trilogie publiée en dix-sept volumes, l’Esprit de Vérité , Hans Urs von Balthasar reprend ces fondements selon le Liber De Ordinatione de S.S. le pape Paul VI. Les paroles d’imposition des mains retenues sont les suivantes : « Par la force de l’Esprit qui donne le sacerdoce, accorde-lui comme aux Apôtres, le pouvoir de remettre les péchés » . Ayant reçue ces paroles dans l’Esprit, je désirais toutefois saisir l’entièreté de l’expérience spirituelle vécue en ce 24 décembre 1977 :
Je te fais grâce du pardon de l’Esprit, dit le Seigneur. Je te libère de toutes les fautes commises contre moi. Je te reçois comme amie et apôtre auprès des hommes.
Aux prières énoncées, il manquait une parole qui sera corroborée par S.S.Benoit XVI: « amie ». Depuis 2011, un déplacement semble poindre à l’horizon dans ces paroles prononcées par S.S. le pape Benoit XVI lors des 60e et 65e anniversaires de vie sacerdotale. Les paroles du rituel d’imposition des mains de ce temps particulier en Allemagne révèle une nouveauté théologique. En ce lieu, la question de la représentation semblerait ouverte, car selon ce qu’il considère comme l’essentiel du sacerdoce ministériel, il ne s’agit pas tant de voir le prêtre comme cet autre Christ, mais comme l’ « ami » de Jésus.
« Non iam dicam servos, sed amicos »
Je ne vous appelle plus serviteurs mais ami-e-s !
Plus de quatre fois, le pape Benoit XI s’y référera dans le titre et le développement de l’homélie qu’il prononçait lors de son 60e anniversaire de vie sacerdotale, le 29 juin 2011.
À soixante années du jour de mon Ordination sacerdotale, dit le Saint-Père, j’entends encore résonner en moi ces paroles de Jésus, que notre grand Archevêque, le Cardinal Faulhaber, avec une voix désormais un peu faible et cependant ferme, nous adressa à nous les nouveaux prêtres à la fin de la cérémonie d’Ordination. Selon le « déroulement liturgique de l’époque », cette acclamation signifiait alors aux nouveaux prêtres l’attribution explicite du mandat pour remettre les péchés. «Non plus serviteurs, mais amis » : je savais et j’avais conscience qu’à ce moment-là, le Seigneur lui-même me l’adressait de façon toute personnelle. Dans le Baptême et dans la Confirmation, Il nous avait déjà attirés vers Lui. (...) « Non plus serviteurs, mais amis » . Il me confie les paroles de Consécration eucharistique. Il m’estime capable d’annoncer sa Parole, de l’expliquer de façon juste et de la porter aux hommes d’aujourd’hui. Il s’en remet à moi. « Vous n’êtes plus serviteurs mais amis » : c’est une affirmation qui procure une grande joie intérieure et qui, en même temps, dans sa grandeur, peut faire frémir au long des décennies, avec toutes les expériences de notre faiblesse et de son inépuisable bonté. (cf. Jn 15, 15 ; cf. Mc 3, 13).
L’entièreté du texte biblique correspond aux exigences de la Déclaration Inter Insigniores qui sont présentées comme suit: « Le sacerdoce étant un ministère particulier dont l’Église a reçu la charge et le contrôle, l’authentification par l’Église se trouve ici indispensable : elle fait partie constitutive de la vocation : le Christ a choisi « ceux [et celles] qu’il voulait » ( Mc 3, 13; cf. expérience spirituelle du 13 mars 1978 : « C’est toi que j’ai choisie pour répandre Ma Parole dans les Assemblées afin que les gens croient par ta foi. Lis Hébreux, page 1645 ». J’ouvrais la bible spontanément à cette page).
Or, chez SS. Benoit XVI ces paroles évoquent l’essentiel de la vocation sacerdotale :
Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur vit dans l’ignorance de ce que fait son maître ; je vous appelle mes amis, parce que tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître. Ce n’est pas vous qui m’avez choisis c’est moi qui vous ai choisis et institués pour que vous alliez et que vous portiez du fruit et que votre fruit demeure : si bien que tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous l’accordera. Ce que je vous commande c’est de vous aimer les uns les autres (Jn 15, 15-17).
Je terminerai ce chapitre par cette prière du coeur, telle que je la recevais:
PRIÈRE DU COEUR REÇUE LE 24 JANVIER 1978
Seigneur Jésus, par la puissance de ta Croix, je te demande de bien vouloir accorder à mon frère, ma sœur,(cf. Mt. 12, 49-50) la demande qu’elle te fait présentement. Donne-lui force et courage. Donne-lui, amour et paix. Donne-lui de te révéler à elle, Seigneur Jésus. Ce sont tes enfants qui sont devant toi. Ils t’implorent de bien vouloir leur accorder l’amour, la paix et la foi. Fais descendre sur eux ta puissance (cf. Jn 15, 26) afin qu’ils puissent témoigner de toi. Guéris-les, guide-les, Seigneur Jésus.
Moi, Jésus, j’accorde à ton frère, ta sœur, ma parole, ma puissance et ma paix. Je mets en eux l’Amour qui me vient de mon Père. Je leur donne force et courage de traverser cette vie avec joie, paix et amour. J’étends sur eux ma bénédiction et je les garde près de moi pour toujours. Allez mes enfants, enseignez toutes les nations (cf Mt. 28, 20) et croyez en moi qui suis, qui était et qui sera (cf. Jn 21, 15-18) pour toujours, hier et à jamais dans les siècles des siècles.(dabar Yavhe). Je vous garde pour brebis. Pais(x) mes agneaux, pais(x) mes brebis. (cf. Jn 21, 15-17).
Au nom de Jésus, je vous libère de toutes vos fautes passées et je vous accorde la grâce de libération. N’oublie pas que le Seigneur Jésus, t’aime, tel que tu es. Tu fais présentement un pas. Il fera le reste. Il te bénit et il t’aime. Amen ! Alleluia! Merci Jésus !
©Marguerite Gravel ©Margo Gravel-Provencher
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